Les prix du poulet au Maroc ont explosé, dépassant désormais les 25 dirhams le kilogramme. Cette hausse, qui inquiète aussi bien les consommateurs que les professionnels, trouve son origine dans l'augmentation significative du coût des poussins. Ceux-ci, auparavant vendus entre 2 et 3 dirhams, coûtent désormais 10 dirhams chacun. Une envolée des prix qui met à rude épreuve les éleveurs, fragilisant davantage le secteur avicole.
Les acteurs du secteur pointent du doigt plusieurs dysfonctionnements, notamment une régulation inefficace et une dépendance accrue aux importations. En effet, les couvoirs locaux peinent à répondre à la demande croissante, obligeant le Maroc à importer près de 4 millions de reproducteurs par an pour produire 16 millions de poussins chaque semaine. Cependant, cet objectif reste difficile à atteindre, exacerbant les tensions sur le marché.
Outre les coûts des poussins, d’autres facteurs pèsent sur la hausse des prix du poulet. Les prix des aliments pour volailles et les pratiques de spéculation aggravent la situation. La vente de poussins à des intermédiaires, en contradiction avec les règlements qui imposent une vente directe aux éleveurs, contribue également à la dérégulation du marché. Le manque de contrôle et de régulation de la part du ministère de l’Agriculture alimente cette crise.
Comparés aux prix pratiqués en Europe, où le poulet ne dépasse pas 1,25 euro le kilogramme, les prix au Maroc apparaissent nettement plus élevés. La situation met en lumière l’urgence d’une régulation plus stricte et d’une réforme du secteur pour stabiliser les prix et garantir une production nationale capable de répondre à la demande.