Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) vient de dévoiler l’édition n°371 de sa revue mensuelle « Maroc Conjoncture ». Ce numéro spécial, intitulé « Le système économique et les mécanismes pour soutenir le développement social », se concentre sur des enjeux majeurs auxquels fait face l’économie marocaine, tout en soulignant les opportunités à saisir dans un contexte mondial en pleine mutation.
Parmi les thématiques phares de cette publication, on retrouve la question de « comment sortir du piège des économies à revenu intermédiaire ». Ce défi, partagé par de nombreuses nations émergentes, revêt une importance particulière pour le Maroc. Malgré les progrès réalisés ces dernières décennies, le CMC note un ralentissement de la convergence économique avec les pays développés. Selon le Centre, l’accélération des réformes structurelles est cruciale pour surmonter cet obstacle. Il s’agit notamment de moderniser les structures économiques, de diversifier la production et d’améliorer la productivité tout en favorisant une plus grande inclusion sociale.
Autre sujet au cœur des préoccupations : l’essor des technologies de l’intelligence artificielle (IA) au Maroc. Le rapport souligne le dynamisme croissant du Royaume dans ce domaine, notamment dans la reconnaissance vocale, l’analyse d’images et le traitement du langage naturel. Cependant, le CMC met en garde contre le retard persistant en matière de gouvernance numérique et d’infrastructures technologiques, deux points cruciaux pour assurer une transformation digitale complète.
La réforme des entreprises et établissements publics occupe également une place centrale dans cette analyse. L’objectif est de renforcer l’intervention de l’État dans des secteurs stratégiques tels que la santé, l’énergie, l’eau et l’environnement, tout en stimulant l’investissement privé. Selon le CMC, cette réforme est essentielle pour positionner les entreprises publiques en acteurs clés de l’intégration économique du Maroc sur les plans continental et international, tout en renforçant la compétitivité du pays.
Cette publication intervient dans un contexte de reprise économique, bien que la conjoncture mondiale reste tendue. Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM), le Maroc devrait connaître une croissance de 2,8% en 2024, avant de rebondir à 4,4% en 2025. Ce ralentissement pour l’année prochaine est principalement dû à une baisse attendue de la valeur ajoutée agricole, conséquence d’une récolte céréalière modeste. Toutefois, BAM anticipe une forte reprise de l’agriculture en 2025, avec une croissance de 8,6%.
Le secteur non-agricole reste, quant à lui, sur une dynamique positive avec une croissance attendue de 3,9% pour 2024 et 2025. Cette performance est soutenue par les secteurs industriels, extractifs et touristiques, qui bénéficient de la montée en puissance des investissements publics et privés. Ces tendances devraient continuer à se renforcer, permettant à l’économie marocaine de consolider sa trajectoire vers une croissance durable et inclusive.
Ce numéro de « Maroc Conjoncture » propose ainsi un panorama éclairant sur les leviers à activer pour maintenir le cap du développement et préparer le Maroc à relever les défis de demain.