Au Maroc, le non-respect de la chaîne du froid dans le transport des produits de la mer est devenu un problème alarmant. Les associations de défense des droits des consommateurs tirent la sonnette d’alarme sur ces pratiques, dénonçant des manquements graves qui pourraient avoir des répercussions sérieuses sur la santé publique. En effet, les produits de la mer, particulièrement sensibles, nécessitent une réfrigération continue pour éviter la prolifération de bactéries et les risques d’intoxications alimentaires.
Ali Chettour, président de l'Association Marocaine de la défense des droits de consommateur, souligne dans une déclaration à la MAP, une "grande négligence dans le transport du poisson", précisant que cette négligence expose les consommateurs à des risques importants. Selon lui, ces problèmes sont liés à une mauvaise organisation et à l’absence de contrôle rigoureux, notamment en ce qui concerne le respect des normes sanitaires et la réfrigération des produits pendant leur transport.
Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC), partage ces préoccupations, affirmant que la situation persiste malgré l’existence de décrets régulant le transport des produits périssables. Le poisson, une fois quitté le marché de gros, devrait être transporté dans des camions réfrigérés ou frigorifiques agréés par l’ONSSA. Cependant, de nombreux acteurs échappent à ces contrôles, mettant ainsi en danger les consommateurs.
Kherrati déplore également la complexité du système de transport, où de nombreux véhicules non agréés échappent aux contrôles, ce qui rend difficile la régulation. Selon lui, seuls les camions agréés par les autorités compétentes sont surveillés, tandis que les autres, opérant en marge du système, transportent des poissons potentiellement dangereux pour la santé publique.
Les poissons échappant aux circuits de contrôle, souvent issus de contrebande, se retrouvent sur les étals sans aucune garantie sanitaire, ce qui augmente les risques pour les consommateurs. Bouazza Kherrati propose la création d'une institution nationale dédiée à la protection des consommateurs, qui pourrait renforcer les contrôles et s'assurer que les normes de transport et de réfrigération soient rigoureusement respectées.
Cet été, plusieurs cas d’intoxications alimentaires liés à la consommation de poisson ont été signalés dans les hôpitaux marocains, illustrant la gravité de cette situation. Les consommateurs sont ainsi invités à redoubler de vigilance et à privilégier les produits issus de circuits de distribution contrôlés.