La France ne se contente plus de simples déclarations. Lors d’une interview diffusée mercredi soir sur les chaînes marocaines 2M et Medi1 TV, Emmanuel Macron a annoncé un engagement fort : soutenir le Maroc dans sa souveraineté sur le Sahara. "Cette position de la France est en train de faire bouger d’autres pays européens", a-t-il affirmé, évoquant une dynamique diplomatique à travers le continent. Selon lui, la France s’engage "diplomatiquement et résolument aux côtés du Maroc" pour que les Provinces du Sud s’intègrent pleinement dans la souveraineté marocaine.
Ce repositionnement diplomatique de la France peut également être interprété comme une volonté de redéfinir son influence dans le Maghreb, particulièrement dans le contexte d’une présence croissante d’autres puissances, notamment économiques, dans la région. Pour Macron, cet engagement va bien au-delà des mots : "Pour la France, il s’agit de s’engager résolument et diplomatiquement aux côtés du Maroc." En se plaçant aux côtés du Maroc, la France espère non seulement renforcer les liens bilatéraux, mais aussi renforcer la stabilité régionale. En soutenant le Maroc, elle envoie un signal fort à d’autres partenaires européens pour les encourager à s’aligner.
Des investissements massifs pour la stabilité et la croissance des Provinces du Sud
Au-delà de la position diplomatique, la France traduit cet engagement par des investissements concrets. Macron a annoncé que l’Agence française de développement (AFD) et les entreprises françaises intensifieront leurs investissements dans les Provinces du Sud. Ces projets incluent des secteurs stratégiques tels que le dessalement de l’eau, les infrastructures portuaires, et le développement des énergies renouvelables. "Les entreprises françaises ne vont pas seulement continuer d’investir, elles investiront plus fortement encore dans les Provinces du Sud," a assuré le Président français. Cette politique d’investissement vise à renforcer les infrastructures et à soutenir le développement socio-économique de la région, contribuant ainsi à l’intégration des provinces sahariennes au sein de l’économie nationale marocaine.
L'initiative se veut également un levier pour le développement durable, avec des projets basés sur la transition écologique. Les infrastructures de dessalement et les énergies renouvelables répondent aux besoins croissants en ressources, en particulier dans une région marquée par la rareté de l’eau. Pour la France, il s’agit d’un "choix d’avenir", a souligné Macron, qui voit ces investissements comme une manière de soutenir la durabilité et l’indépendance énergétique. Cette vision de développement de long terme, mise en avant par Paris, est alignée avec la stratégie de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visant à promouvoir la résilience et l’autonomie des provinces du Sud.
Une coopération énergétique qui renforce les liens bilatéraux
Le volet énergétique, en particulier, témoigne de l’ambition des deux pays à faire du Maroc un acteur majeur dans le domaine des énergies renouvelables. Macron a rappelé que "le Maroc est et deviendra encore plus un grand producteur mondial de renouvelables", et il voit dans la coopération franco-marocaine une formidable opportunité pour répondre aux enjeux climatiques. La transition énergétique n’est pas seulement un impératif écologique pour les deux pays, mais un axe stratégique de leur coopération. En mettant en commun leurs ressources et savoir-faire, le Maroc et la France envisagent de devenir des leaders dans la décarbonation et la production d’énergies propres pour alimenter les économies régionales et européennes.
Cette coopération énergétique ouvre également la voie à des gains économiques et industriels pour les deux nations. "Ce partenariat permet de faire réussir le Maroc et de faire réussir la France", a martelé Macron, soulignant que l’alliance des deux pays sert autant leurs ambitions nationales que leur positionnement sur la scène internationale. Grâce aux accords signés pour développer les infrastructures et soutenir la transition verte, le Maroc pourrait devenir une plaque tournante pour les énergies renouvelables en Afrique et en Europe, avec un potentiel d’exportation vers les marchés européens et régionaux. La France, pour sa part, renforce son rôle de partenaire stratégique dans la région et marque son empreinte dans un secteur en pleine expansion.
La symbolique d’une visite d’État placée sous le signe de l’amitié et de la coopération
La visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc a été marquée par un accueil chaleureux de la part du Roi Mohammed VI et de la Famille Royale. Dans ses déclarations, le Président Macron a souligné la symbolique de cet accueil, le qualifiant de "très touchant" et révélateur de la profondeur des relations entre les deux nations. "Ces moments étaient pour moi très touchants parce qu’ils étaient de cœur à cœur et de visage à visage", a-t-il confié. En consolidant cette relation bilatérale historique, les deux pays posent les bases d’une coopération renforcée dans des secteurs clés, tout en envoyant un message d’unité face aux défis régionaux et mondiaux.
La signature de 22 accords et contrats lors de cette visite en est le témoignage. Les accords couvrent des domaines aussi variés que le transport, les infrastructures, l’énergie et la culture, symbolisant la "confiance renouvelée" entre le Maroc et la France. Pour Macron, cette amitié "de cœur à cœur" n’est pas uniquement symbolique, elle est également ancrée dans des réalisations concrètes et des projets qui façonnent l’avenir. "On a construit beaucoup de choses pour en arriver là", a-t-il conclu, en soulignant l’importance de maintenir cette dynamique et d’approfondir ce partenariat stratégique pour les années à venir.