Les récentes hospitalisations à Marrakech et Tanger ont réveillé une crainte : celle de consommer des produits alimentaires dangereux pour la santé. À Marrakech, des pâtisseries vendues à bas prix ont conduit plusieurs personnes aux urgences ; à Tanger, des aliments du marché local ont fait des victimes aux symptômes graves. Selon l’Organisation marocaine des droits des consommateurs (OMDC), la situation révèle une faille importante : beaucoup de Marocains ne vérifient pas les dates de péremption avant achat, une négligence qui les expose aux risques de contamination.
« Les citoyens doivent être mieux informés des dangers des produits périmés », déclare un représentant de l’OMDC. L’organisation appelle à des campagnes d’information intensives pour alerter les Marocains et renforcer leur vigilance face à des pratiques commerciales douteuses.
Contrôles insuffisants et étiquetage trompeur
Malgré des inspections menées par les autorités sanitaires, les incidents révèlent un problème plus vaste : des contrôles parfois insuffisants, tant dans les grandes surfaces que sur les marchés locaux. La Fédération des consommateurs de la région Souss-Massa dénonce une « confiance aveugle » chez de nombreux clients des grandes surfaces, qui partent du principe que ces lieux sont fiables. « Beaucoup pensent que les produits y sont toujours sécurisés et bien étiquetés, mais ce n’est pas toujours le cas », explique un membre de la fédération.
Cette vigilance est d’autant plus nécessaire que certaines substances présentes dans les aliments, comme les conservateurs, peuvent devenir dangereuses une fois la date limite dépassée. Les associations pointent aussi une pratique préoccupante : certains grossistes revendent à bas prix des produits proches de leur date de péremption, qui sont ensuite rachetés par des détaillants et revendus sans mention explicite, souvent avec un étiquetage trompeur.
Les associations réclament des actions et des sanctions
Face à ces risques, l’OMDC et d’autres associations réclament des mesures fermes pour contrer ces pratiques. Elles demandent aux pouvoirs publics de renforcer les contrôles, d’imposer des sanctions sévères et de multiplier les campagnes d’inspection. « Il est crucial que les autorités agissent de manière stricte contre la falsification des dates de péremption et les ventes trompeuses », insiste l’OMDC.
Pour réduire les risques, ces organisations encouragent une approche préventive, en insistant sur l’importance d’une vigilance accrue de la part des consommateurs eux-mêmes. Une série de mesures, incluant la sensibilisation et la mise en place de contrôles réguliers, pourrait permettre d’éviter de nouveaux cas d’intoxications et d’assurer un meilleur niveau de sécurité sanitaire pour tous.


