Alors que la production marocaine d’huile d’olive a chuté de 11 % à cause de sécheresses consécutives, les prix ont grimpé, atteignant des niveaux qui pèsent lourd sur le budget des ménages. En réaction, le gouvernement a pris une décision inédite : importer de l’huile d’olive brésilienne. D’ici fin 2024, quelque 10 000 tonnes arriveront sur le marché marocain pour répondre à la forte demande et tenter de réguler les prix.
Cette initiative, révélée par le ministère brésilien de l’Agriculture, marque un tournant dans les échanges commerciaux entre les deux pays. Après l’accord signé en septembre pour l’importation de céréales, c’est désormais l’huile d’olive brésilienne qui entre dans le cadre des importations alimentaires stratégiques. L’objectif est double : garantir un approvisionnement stable et prévenir de nouvelles hausses de prix, alors que l’Espagne, principal fournisseur, subit elle aussi les effets de la sécheresse.
Une réponse stratégique pour stabiliser les prix
Les autorités marocaines ne veulent pas prendre de risques face à une possible réduction des exportations d’huile d’olive espagnole. En anticipant ces éventuels déséquilibres, elles visent à éviter l’apparition d’intermédiaires supplémentaires, souvent source de flambée des prix sur le marché intérieur. En effet, le secteur est encore marqué par une chaîne complexe d’intermédiaires, des producteurs aux consommateurs, qui alourdit les coûts.
En diversifiant ses sources d’approvisionnement, notamment vers le Brésil, le Maroc se dote d’une marge de manœuvre face aux crises alimentaires. Le Brésil, troisième fournisseur agricole du Maroc en 2023, avec plus d’un milliard de dollars d’échanges, voit dans cet accord une opportunité d’étendre son influence en Afrique et de renforcer un partenariat déjà solide.
Vers une résilience alimentaire accrue
Ce partenariat avec le Brésil ne se limite pas aux besoins immédiats. En stabilisant le marché de l’huile d’olive, le Maroc met en place une politique de résilience alimentaire durable. Ce plan inclut aussi des mesures de soutien, comme la suppression des droits de douane et de la TVA sur des produits de première nécessité prévue pour 2025. Une initiative qui vise à alléger la charge sur les consommateurs marocains et à sécuriser l'approvisionnement des denrées essentielles.
Pour le Maroc, l’importation d’huile d’olive brésilienne s’inscrit donc dans une stratégie plus vaste : diversifier ses sources, garantir un accès abordable aux produits de base et renforcer l’équilibre de son marché alimentaire.