Mercredi, le bureau de l’Assemblée nationale a officialisé la création d’un groupe d’amitié France-Palestine, une décision qui marque un tournant dans la position symbolique de la France vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. Traditionnellement, la création de ces groupes suppose la reconnaissance d’un État, avec un Parlement fonctionnel et des relations diplomatiques établies avec la France. Des critères que la Palestine ne remplit pas, comme l’ont souligné certains parlementaires.
Cette avancée a été rendue possible par le basculement de la majorité du bureau de l’Assemblée vers la gauche, sous la présidence de Yaël Braun-Pivet. Elle répond à une demande formulée en mai dernier, alors restée lettre morte. Jusqu’ici, l’Assemblée comptait un « groupe d’étude à vocation internationale » France-Palestine, présidé par Richard Ramos (MoDem), qui militait pour une transformation en groupe d’amitié, à l’image de celui existant pour Israël.
Entre applaudissements et oppositions
Pour les partisans de cette initiative, il s'agit d'un geste fort en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien. Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise, a salué une « victoire lumineuse dans la nuit noire qui s’abat sur le peuple palestinien ». Elle a exhorté la France à reconnaître officiellement la Palestine, estimant que cette mesure est un pas vers la fin de l’exil imposé au peuple palestinien.
Du côté de l’opposition, la décision fait grincer des dents. Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, a vivement critiqué cette initiative, rappelant que « la Palestine n’est pas membre de l’ONU » et que son Parlement, élu en 2006, n’a pas siégé depuis 11 ans avant d’être dissous en 2018. Il a également souligné que la France, à ce jour, ne reconnaît pas l’État palestinien.
Vers une présidence contestée
La désignation du président de ce groupe d’amitié est prévue pour le 25 novembre. Richard Ramos, figure centrale de cette transformation, pourrait se porter candidat, tout comme d'autres élus issus du Nouveau Front Populaire (NFP).
En attendant, cette création relance le débat sur la reconnaissance de la Palestine par la France et interroge sur l’impact symbolique et diplomatique de cette initiative. Si certains y voient une avancée pour la justice et la paix, d’autres dénoncent une entorse aux principes de neutralité et d’équilibre dans la diplomatie française.