C’est une petite révolution dans la politique judiciaire marocaine. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a annoncé mardi à Rabat que le Maroc a soutenu, pour la première fois, la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU sur un moratoire concernant la peine de mort. Une rupture notable avec les abstentions systématiques du Royaume lors des précédents votes.
Cette décision, qualifiée de « pas positif » par le ministre, s'inscrit dans la volonté du Maroc de renforcer l’État de droit et les droits de l’Homme. « Le soutien à cette résolution reflète l’engagement du Royaume à promouvoir le droit à la vie, en accord avec les dispositions de sa Constitution », a-t-il déclaré en réponse à une question orale au Parlement.
Le ministre a également rappelé que 88 détenus, dont une femme, restent actuellement sous le coup d'une condamnation à mort dans les prisons marocaines. Toutefois, la tendance semble s’orienter vers une diminution progressive de la peine capitale. Entre 2020 et aujourd’hui, 161 condamnés ont bénéficié de grâces royales, voyant leurs peines réduites à la réclusion à perpétuité ou à des peines de prison déterminées.
Ce soutien à l’initiative onusienne relance inévitablement le débat sur l’abolition totale de la peine de mort dans le pays. Si le moratoire marque une avancée, de nombreux défenseurs des droits humains estiment qu’il est temps de franchir le pas pour abolir définitivement cette pratique jugée anachronique.