Dans un nouvel épisode de l’affaire Bennis-Alj-Slaoui, le parquet de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca s’intéresse à un enregistrement téléphonique accablant. Ce document sonore, révélé par Hespress, relate une conversation entre Kamil Bennis, principal mis en cause, et Julie, amie de la plaignante. Cette dernière aurait accompagné la jeune avocate française chez un « charlatan » à Marrakech.
Selon Julie, le « sorcier » aurait affirmé que la plaignante avait été droguée puis violée en état d’inconscience. Cette déclaration aurait conduit l’avocate à porter plainte en France et au Maroc, soupçonnant une soumission chimique.
Les faits remontent à une soirée organisée le 2 novembre 2024 dans une villa huppée d’Aïn Diab, Casablanca. Après cette soirée, la victime présumée, de retour à Marrakech, aurait consulté ce « charlatan » sur les conseils de Julie et d’une autre connaissance marocaine. Convaincue par son diagnostic, elle aurait effectué des examens médicaux à son retour en France, avant de déposer plainte contre Kamil Bennis, M’hamed Alj, Saad Slaoui et Ahmed Daghbour.
Pour Julie, résidant à Marrakech, cette consultation était une tentative désespérée après les événements de Casablanca. Le récit du « sorcier » et les examens médicaux qui ont suivi semblent avoir renforcé la conviction de la plaignante. Le dossier, particulièrement sensible, implique des personnalités influentes. Kamil Bennis, issu d’une famille fortunée dans le secteur pharmaceutique, est rejoint par M’hamed Alj, fils du président du patronat marocain, Saad Slaoui, entrepreneur londonien, et Ahmed Daghbour, conseiller communal.
La défense du principal accusé, Kamil Bennis, avait récemment sollicité une libération provisoire, argumentant qu’aucun élément de preuve ne démontrait une détention forcée de la plaignante. Cette demande a été rejetée par le juge d’instruction. Par ailleurs, les avocats des mis en cause ont soumis une liste de témoins affirmant qu’aucun viol n’a eu lieu, mais la plaignante a rejeté toute hypothèse de relations consenties.
L’enregistrement téléphonique, mettant en lumière ce recours à un « charlatan », ajoute une nouvelle dimension à l’affaire, déjà marquée par de nombreuses zones d’ombre. Alors que l’enquête progresse, cette révélation alimente davantage les tensions autour de ce dossier qui mêle accusations de viol, influences sociales et recours à des pratiques controversées.
Le mystère reste entier, et les prochains développements pourraient s’avérer déterminants pour cette affaire à forte résonance médiatique.