Le Maroc se prépare à inaugurer un deuxième passage commercial avec la Mauritanie. Cette route de 53 km, en construction depuis février 2024, reliera Es-Smara à la frontière mauritanienne. Selon des informations rapportées par Yabiladi, les travaux, supervisés par les Forces armées royales (FAR), sont bientôt achevés, avec le bitumage restant comme dernière étape.
Ce projet s’inscrit dans la stratégie marocaine visant à renforcer la connectivité commerciale avec les États du Sahel et à consolider la présence du Maroc en Afrique. Il fait suite à l’opération d’El Guerguerate de novembre 2020, qui avait été déterminante pour sécuriser les routes frontalières.
La sécurité de ce nouveau passage repose sur l’engagement des FAR. Des drones assureront une surveillance permanente de la route pour prévenir toute menace, notamment les incursions du Front Polisario. Ce déploiement s’accompagne d’une extension du Mur des Sables, renforçant ainsi la défense des frontières du Royaume. « La sécurité de cette voie est primordiale pour garantir un flux commercial fluide et sécurisé entre les deux pays », confie une source sécuritaire à Yabiladi.
Un projet attendu par les populations locales
Les habitants des régions du Sahara, notamment Es-Smara, placent de grands espoirs dans ce projet. Pour Sidi Saleh El Idrissi, député sahraoui du PAM, « cette route pourrait transformer Es-Smara en un hub commercial reliant le Sahel à l’océan Atlantique », suivant la vision royale exprimée le 6 novembre 2023.
Les investissements mobilisés s’élèvent à 215 millions de dirhams. Ils couvrent la construction de la route nationale n°17, reliant Jederia, Farsia et Mahbes, ainsi que les 53 km entre Es-Smara et la Mauritanie. Une visite récente de Nizar Baraka, ministre de l’Équipement, a confirmé la volonté du gouvernement d’accélérer l’achèvement des travaux.
Ce projet, initialement annoncé en 2018 par Abdelkader Amara, ancien ministre de l’Équipement, représente un jalon dans l’intégration économique du Maroc en Afrique. Bloqué par des contraintes sécuritaires et politiques, il a été relancé grâce à l’opération d’El Guerguerate. Aujourd’hui, les autorités marocaines et mauritaniennes collaborent étroitement pour concrétiser cette ambition commune.
