Il y a encore cinq ans, les chaussures à plaque carbone étaient l’apanage des dieux du marathon. Kipchoge, Kiptum et consorts. Puis, le concept a envahi les pelotons d’amateurs, chacun cherchant à grapiller quelques secondes sur son RP (Record Personnel, pour les non-initiés). Résultat ? Une inflation galopante : 200, 250, 300€ pour une paire. Nike, Adidas, Hoka, On Running... tout le monde s’est jeté dans la brèche.
Et maintenant, Zara. Une marque qui fait surtout des t-shirts que tu ne devrais pas laver à plus de 30° sous peine de les transformer en crop-top.
Pourquoi Zara se lance dans le running ? Deux hypothèses. La première : un bon gros coup de buzz. « Eh, regardez, on peut faire comme Nike, mais en moins cher ». Suffisant pour s’attirer l’attention du grand public, qui se dit qu’à ce prix-là, pourquoi ne pas tenter ?
L’autre scénario, plus audacieux : une vraie volonté de s’imposer sur le marché. Une sorte de révolution low-cost du running. Mais soyons réalistes : courir un marathon en chaussures Zara, c’est un peu comme essayer de gagner le Paris-Dakar en Twingo.
Quand une industrie devient trop gourmande, la chute n’est jamais loin. Sneakers, NFT, vélos post-Covid… Tous ont connu leur âge d’or avant de s’effondrer. Et si le running était le prochain sur la liste ?
Scénario 1 : krach brutal. Le public se lasse, les prix chutent, certaines marques disparaissent. Scénario 2 : stabilisation. Une stratégie à la mode du luxe, où l’ultra-premium coexiste avec des alternatives plus accessibles.
Une chose est sûre : le running ne peut pas croître à l’infini, et Zara n’est que le symptôme d’une industrie qui se cherche.
Au fond, les runners veulent surtout une chose : courir. Pas impressionner leurs collègues de bureau avec des Alphafly fluos. L’avenir appartient à ceux qui sauront proposer des chaussures performantes, durables et abordables, sans transformer chaque modèle en objet de culte.