Les investigations se poursuivent autour de la gestion des marchés publics à Fkih Ben Salah. Au cœur du dossier : un technicien communal, “Mohamed B”, poursuivi pour son rôle présumé dans des pratiques frauduleuses, notamment la surfacturation et la validation de travaux non réalisés.
L’homme, entendu récemment par le juge Ali Tarchi, a dû s’expliquer sur des hausses injustifiées dans les coûts de matériaux et des facturations liées à des prestations inexistantes. Certains écarts atteignent 100 %, notamment pour des travaux rocheux évalués à 200 dirhams/m³ contre un coût réel estimé à moins de 20.
L’exécutant face à la responsabilité
À la barre, le technicien s’est défendu en affirmant avoir agi sous instruction de l’ex-président de la commune, Mohamed Moubdi, et de son supérieur hiérarchique. Selon ses dires, les directives lui auraient été données lors de réunions internes de planification. Il assure n’avoir été qu’un exécutant, sans pouvoir décisionnel.
Le juge n’a pas été convaincu. Il a rappelé que plusieurs techniciens avaient reconnu leur implication directe dans le contrôle des prix et le suivi des dossiers budgétaires. D’autres anomalies ont été évoquées, notamment le paiement de 5 millions de dirhams à deux entreprises pour des travaux partiellement ou totalement non exécutés.
Un dossier encore ouvert
Le procès ne fait que commencer. De nouvelles auditions sont prévues le 24 avril, avec d’autres témoins et prévenus appelés à comparaître. L’affaire remonte à une plainte déposée par l’Association Marocaine de Protection des Finances Publiques, qui accuse Mohamed Moubdi de détournement de fonds publics, enrichissement illégal et violation du code des marchés publics.
L’ancien ministre reste au cœur d’un système de gestion locale sous pression judiciaire. La suite de la procédure s’annonce décisive pour déterminer les responsabilités dans ce que certains qualifient déjà de scandale structurel.