Le gouvernement n’a pas tardé à réagir. Par la voix de son porte-parole Mustapha Baitas, l’Exécutif a condamné fermement la cyberattaque ayant visé les systèmes informatiques du ministère de l’Inclusion économique et de la CNSS. Cette opération, attribuée au groupe de hackers algériens JabaRoot DZ, a conduit à la fuite de données salariales concernant des milliers d’entreprises marocaines.
Pour Rabat, cette attaque n’est pas anodine. Elle survient dans un moment diplomatique que le Royaume qualifie de décisif : la récente réaffirmation par les États-Unis de leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Une position rappelée publiquement cette semaine par le Secrétaire d’État américain Marco Rubio.
« Cet acte hostile est une réponse aux avancées diplomatiques du Maroc sur le dossier du Sahara », a déclaré Baitas lors de son point de presse hebdomadaire. Selon lui, il s’agit d’une tentative de déstabilisation numérique, orchestrée par des entités « hostiles à l’intégrité territoriale du Royaume ».
Dans cette lecture politique de l’attaque, la coïncidence du calendrier ne fait aucun doute pour le gouvernement : la cyberoffensive est interprétée comme un message de représailles, adressé dans un climat régional tendu, et à la veille de nouveaux jalons diplomatiques à venir.
En parallèle de cette lecture géopolitique, les autorités assurent avoir renforcé les systèmes de sécurité des institutions ciblées. Les services concernés ont enclenché des procédures pour isoler les failles et prévenir toute nouvelle tentative d’intrusion.
La CNSS, quant à elle, a publié un communiqué mercredi soir, affirmant que les premières analyses des documents divulgués montrent qu’ils sont en grande partie falsifiés, incomplets ou manipulés.
Cette affaire marque un tournant dans l’escalade numérique entre le Maroc et l’Algérie, où le conflit politique autour du Sahara s’étend désormais à des champs invisibles, mais hautement stratégiques.
Pour Rabat, le numérique devient une ligne de front, où la souveraineté se défend aussi par pare-feu et alertes de cybersécurité. Et où chaque victoire diplomatique semble appeler sa contre-offensive virtuelle.