Les écosystèmes sont des unités écologiques constituées d’un milieu biologique et de communautés d'organismes interagissant dans leurs environnements physiques, ils jouent un rôle important dans le maintien de l’équilibre environnemental. Chaque élément d’un écosystème, qu’il s’agisse de plantes, d’animaux ou de micro-organismes, contribue à un équilibre permettant la continuité de la vie sur terre.
Le Maroc, par exemple, est un véritable carrefour de biodiversité doté d'une richesse écologique inestimable.
La biodiversité à la réserve naturelle de Sidi Boughaba
Ses écosystèmes variés et ses paysages aux multiples contrastes s’étendent des sommets de l'Atlas aux vastes littoraux atlantiques et méditerranéens, en passant par les plaines fertiles, les oasis luxuriantes du Sud et les étendues arides du Sahara. Ces milieux naturels abritent une grande diversité de faune et de flore, mais sont largement fragilisés, détruits, par l’épuisement et la destruction des écosystèmes.
Aujourd’hui, dans le monde entier, les indicateurs écologiques sont au rouge. L’heure est grave et le monde court un risque majeur.
Préserver les écosystèmes : une urgence planétaire
Face à cette réalité, la préservation des écosystèmes devient essentielle pour garantir le bon fonctionnement des cycles naturels de la vie. L’adhésion aux programmes de restauration écologique est aujourd’hui une priorité, une promesse collective de la société mondiale, l’Homme doit apprendre à vivre en équilibre avec la nature.
Quand la nature s’éveille, les forêts, les zones humides et les oasis prospèrent
Jardin d’Essai, Rabat- Agdal
Au Maroc, plusieurs programmes ont été mis en place mettant en avant les objectifs du développement durable comme la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau ou encore la lutte contre le changement climatique.
Parmi ces initiatives, l’action phare concerne la reforestation et la réhabilitation des forêts, notamment dans le Moyen et le Haut Atlas. Les forêts marocaines, bien qu’elles ne couvrent que 12 % du territoire, jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité et la lutte contre la désertification. D’après M. Zouhair Amhaouch, chef de département de l’ANEF, le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD) a lancé de nombreux programmes de plantation d’espèces endémiques comme le cèdre de l’Atlas, l’arganier et le thuya. Ces actions permettent de restaurer les sols et de créer des opportunités économiques pour les populations locales à travers l’agriculture durable ou l’écotourisme.
Un autre domaine important de la restauration concerne les zones humides, comme la lagune de Marchica à Nador, ou les marais de Sidi Moussa à Oualidia. Ces écosystèmes, fragiles, poursuit M. Amhaouch, sont essentiels pour la régulation de l’eau, l’accueil des oiseaux migrateurs et la pêche artisanale. Grâce à des projets de dépollution, de régénération des espèces aquatiques et de sensibilisation des riverains, certaines de ces zones connaissent une véritable renaissance écologique.
La restauration des oasis dans les régions du Sud est également un enjeu prioritaire. Ces espaces, menacés par l’ensablement, la salinisation des sols et la baisse des nappes phréatiques, sont essentiels à la survie de nombreuses communautés rurales. Le Maroc œuvre pour préserver les palmeraies à Marrakech, améliorer les systèmes d’irrigation traditionnels comme les khettaras en particulier dans la région de Tafilalet, et promouvoir l’agroécologie en circuits courts à Casablanca, Agadir, Fès, Marrakech, Mohammedia et à Rabat...
L’engagement du Maroc ne se limite pas à des actions ponctuelles. Il s’inscrit dans des stratégies nationales, comme la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) ou le Plan Maroc Vert lancé en 2008 qui intègrent la durabilité environnementale dans les politiques économiques.
Le royaume participe aussi aux initiatives internationales, celle de la Décennie des Nations Unies qui, par l’intermédiaire de ses organismes opérant localement, accorde une importance cruciale à la question de la protection et de la préservation de l’environnement et au développement inclusif et durable.
Les locaux du PNUD (Madame NADIM Amal & M. BENHIMA Reda)
Depuis plusieurs années, précise Mme Nadim chargée du volet environnement au PNUD, la collaboration internationale des N.U. à travers le PNUD, accompagne le gouvernement du Maroc pour la mise en œuvre des conventions internationales comme la convention sur les changements climatiques ou la convention sur la lutte contre la désertification. Ceci se fait par le biais de plusieurs projets qui impliquent différents partenaires nationaux à savoir les ministères, la société civile, les collectivités locales…
Des statistiques et rapports récents de 2024, témoignent de la progression de la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 » mise en place par l’ANEF qui vise la plantation et la reconstitution de 600.000ha de forêts à l’horizon 2030, aujourd’hui, 25% de l’objectif est atteint, soit 150.000ha (journal électronique Medias24, décembre 2024).
Cependant, malgré les progrès réalisés, des défis subsistent tels que le manque de coordination entre les différents acteurs, la pression démographique, les pratiques agricoles non durables et le changement climatique ; ces obstacles freinent parfois l’efficacité des projets. Pour y remédier, il est essentiel de sensibiliser les jeunes en renforçant l’éducation environnementale, d’encourager la recherche scientifique et d’impliquer davantage les communautés locales dans la gestion des ressources naturelles.
Petits gestes, grands impacts : Jeunesse engagée
La société civile, les associations, les fondations et les collectivités territoriales s’inscrivent dans cette dynamique pour initialiser les jeunes, la génération espoir et les inviter à penser l’écologie à travers des engagements et des activités concrètes. Notamment la fondation Mohammed-VI pour la protection de l’environnement qui, en partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, s’implique dans plusieurs projets dans le but d’intéresser les enfants et les élèves aux problèmes liés à l’environnement ; nous citons également la réserve de Sidi Boughaba, qui relève de la convention de Ramsar pour la protection des zones humides. Ce centre d’éducation environnementale joue un rôle sensibilisateur en développant un programme éducatif et en recevant, selon un planning hebdomadaire, des groupes scolaires qui viennent visiter la réserve. Cette prise de conscience générale au niveau national et mondial se couronnera de solutions.
Nous sommes là, non comme spectateurs mais en tant qu’acteurs, une force collective qui apprend à vivre dans la nature et avec la nature, chaque action aussi modeste soit-elle contribuera au changement global.
Reportage rédigé par :
- TAIBI Hiba Tahira
- RACHIDI Aya
- AIT BEN MILOUD Sophia
- FAWZI Camelia