La scène culturelle marocaine est en deuil. Mohamed Choubi, acteur majeur du théâtre, du cinéma et de la télévision, est mort ce matin, vendredi 2 mai 2025. Il souffrait depuis plusieurs mois d’une insuffisance hépatique sévère et était en attente d’une greffe. Malgré la mobilisation de ses proches, de la communauté artistique et d’un large public touché par sa situation, la maladie a eu raison de lui.
Formé à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (ISADAC), Mohamed Choubi a marqué plusieurs générations de spectateurs. Il a d’abord conquis les scènes de théâtre avec une intensité rare, avant de s’imposer sur les écrans, petits et grands, par des interprétations nuancées et puissantes. Son nom est notamment associé à des œuvres marquantes du cinéma marocain comme L’Orchestre des aveugles, Mort à vendre, Mirages ou encore Les ailes brisées.
Acteur caméléon, il naviguait avec aisance entre drame et comédie, incarnant à chaque fois des personnages empreints de vérité. Mais au-delà de ses rôles, Mohamed Choubi était aussi une conscience. Il parlait haut et fort des réalités du métier, dénonçait les lacunes structurelles du secteur culturel et militait pour un art marocain exigeant, ancré dans la société.
Ses dernières semaines ont révélé l’ampleur de l’affection que lui portait le public. De nombreux appels à la solidarité ont fleuri sur les réseaux sociaux, portés par des artistes et anonymes touchés par sa situation. Malgré cet élan, l’issue a été fatale.
Avec la disparition de Mohamed Choubi, le Maroc perd bien plus qu’un acteur : une mémoire vivante, une voix critique, un passeur de culture. Son héritage artistique, lui, continuera de traverser les scènes et les écrans, comme un rappel de ce que peut être un engagement sincère au service de l’art et de la société.