Mustapha Ramid, figure du Parti de la justice et du développement (PJD), s’est exprimé mercredi sur les réseaux sociaux pour réagir au débat opposant, symboliquement, « Taza » à « Gaza ». Un débat que l’ancien ministre des Droits de l’Homme juge sans fondement. « Il n’existe aucune contradiction dans la conscience des Marocains entre les causes nationales et les causes panarabes ou religieuses », affirme-t-il.
Selon lui, cette controverse est alimentée par une minorité qui tente de hiérarchiser les engagements au détriment de la cohérence nationale. « L’idée que l’on doit choisir entre défendre ses priorités internes ou afficher sa solidarité avec la Palestine n’a jamais été celle du peuple marocain », ajoute-t-il.
Une constante de la diplomatie marocaine
Ramid rappelle que le Maroc n’a jamais opposé ses engagements. Depuis le règne de Hassan II jusqu’à Mohammed VI, le Royaume a toujours défendu fermement la cause du Sahara tout en assumant son rôle dans le soutien à la Palestine. La présidence du Comité Al-Qods par le Roi en est, selon lui, une preuve claire.
« Si une contradiction réelle existait, le Maroc aurait logiquement abandonné ses engagements panarabes. Ce n’est pas le cas », souligne-t-il, insistant sur l’équilibre de la diplomatie marocaine, qui conjugue attachement à l’intégrité territoriale et fidélité aux causes justes du monde arabe.
Patriotisme et humanisme
Ramid nuance toutefois : ceux qui évoquent « Taza d’abord » pour rappeler les urgences locales sans renier leur solidarité peuvent être compris. Ce qu’il condamne, c’est l’instrumentalisation du slogan pour tourner le dos à la Palestine ou s’aligner sur des positions pro-israéliennes. Il appelle à ne pas trahir « les valeurs des Marocains libres ».
Pour l’ancien ministre, être marocain, c’est défendre son pays sans fermer les yeux sur les souffrances d’ailleurs. Et Gaza, comme Jérusalem ou la Cisjordanie, reste une cause qui touche les consciences. Pas pour des raisons idéologiques uniquement, mais aussi au nom d’un humanisme partagé.