Après plusieurs mois de tensions économiques, Washington et Pékin ont annoncé, ce lundi, une suspension provisoire de leurs droits de douane. L’accord, conclu à Genève par les hauts responsables économiques des deux pays, fixe une trêve de 90 jours. Elle prendra effet le 14 mai, avec des taux plafonnés à 30 % pour les produits chinois entrant aux États-Unis, et à 10 % pour les marchandises américaines vers la Chine.
Cette avancée intervient alors que les hausses tarifaires décrétées par le président Donald Trump avaient franchi les 145 % sur certaines importations chinoises. Un niveau sans précédent, résultat d’une politique commerciale protectionniste renforcée depuis son retour à la Maison-Blanche. De son côté, Pékin maintient une position défensive, tout en laissant une ouverture au dialogue.
Objectif : stabiliser sans céder
« Chaque pays a défendu ses intérêts nationaux avec fermeté », a commenté Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor. Aux côtés du représentant au commerce, Jamieson Greer, il a évoqué un objectif partagé : construire un commerce plus équilibré, sans abandonner les exigences nationales.
Ce face-à-face est le premier en présentiel entre les deux puissances depuis le retour de Trump à la présidence. Bien que cet accord n’efface pas les désaccords profonds sur la structure des échanges, il envoie un signal de stabilisation au reste du monde, dans un contexte géopolitique marqué par la nervosité des marchés et l’émergence de nouveaux blocs commerciaux.
Réactions immédiates sur les marchés
L’annonce a eu un impact rapide. À Casablanca, le MASI a ouvert en hausse de 0,71 %, atteignant 17.890 points. En Europe, le CAC 40 a progressé de 1,25 % et le STOXX 50 a gagné 1,80 %. En Asie, la Bourse de Shanghaï a clôturé en hausse de 0,82 %, tandis que l’indice de Shenzen bondissait de 1,72 %.
Malgré la suspension temporaire, l’incertitude reste palpable. Aucun des deux camps n’a évoqué de calendrier au-delà des 90 jours. Le dossier reste ouvert, et les observateurs retiennent leur souffle : les discussions futures diront si cette trêve est le prélude à un vrai réajustement ou une simple parenthèse tactique.