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Gare routière de Marrakech : la justice saisie après deux ans de fermeture et 12 MDH engloutis

Par Lesinfos -le

Gare routière de Marrakech : la justice saisie après deux ans de fermeture et 12 MDH engloutis
Achevée depuis deux ans, la gare routière d'Al Azzouzia n'a jamais ouvert ses portes. Une plainte pour corruption et détournement de fonds publics met en cause des figures locales influentes. L'Association pour la protection des deniers publics tire la sonnette d'alarme.

Douze millions de dirhams. C'est ce qu'a coûte la gare routière flambant neuve d'Al Azzouzia, toujours fermée deux ans après la fin des travaux. Conçue dans le cadre du programme "Ville renouvelée" pour décongestionner le trafic et moderniser les transports à Marrakech, elle est jugée "non conforme" par les professionnels du secteur.

 

Cette immobilisation alimente les soupçons de mauvaise gestion. L'Association marocaine pour la protection des deniers publics (AMPBP) a déposé une plainte le 23 avril auprès du procureur général de la cour d'appel, réclamant une enquête judiciaire sur des faits présumés de corruption, d’enrichissement illicite et de détournement de fonds publics.

 

Un projet lancé sans concertation

 

Le projet avait été adopté entre 2009 et 2015, sans associer les professionnels du transport pourtant actionnaires à 60% de la société exploitant la gare de Bab Doukkala. Ces derniers pointent une tentative de détournement du foncier de cette gare historique, estimé à plus de 500 millions de dirhams selon une expertise.

 

Dans leur plainte, ils dénoncent aussi un montage opérationnel flou, marqué par des autorisations présumément irrégulières et l'absence de transparence dans l'exécution du projet.

 

Un terrain public au profit du privé ?

 

Parmi les griefs avancés, la location controversée d'un terrain public de 7.500 m² à la société Ayakech Gest. Officiellement prévu pour une station de taxis, le foncier aurait été réaffecté à un projet privé (motel, station-service, aire de repos) au profit d’hommes d’affaires présentés comme proches du conseil communal.

 

La validité du contrat est mise en doute : l’un des signataires aurait cédé ses parts avant la conclusion du bail. Une anomalie que l’AMPBP considère comme un indice de conflits d’intérêt.

 

Appel à une instruction approfondie

 

L’AMPBP appelle à l’intervention de la Brigade nationale de la police judiciaire. Elle demande l’audition des responsables politiques entre 2009 et 2021, des représentants de l’État, des gestionnaires de sociétés privées concernées et de toute personne ayant pris part à ce projet.

 

Les professionnels du transport, eux, persistent : la gare ne remplit pas les conditions minimales d’accueil et d’exploitation, accumule les défauts techniques et ne saurait concurrencer les gares modernes de Tanger ou Rabat.


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