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Ruée sur l’or : le Maroc brille, mais les bijoutiers alertent

Par EL BARHRASSI Meryem -le

Ruée sur l’or : le Maroc brille, mais les bijoutiers alertent
L’accord commercial entre Washington et Pékin a dopé les cours de l’or. Au Maroc, le métal précieux attire toujours les investisseurs. Mais les professionnels du secteur dénoncent une flambée des prix mal maîtrisée, aggravée par la contrebande et le manque d’or brut.

L’annonce d’une trêve tarifaire entre les États-Unis et la Chine a ravivé les marchés. L’or, traditionnel refuge des investisseurs, en a aussitôt profité. Le cours a grimpé à 3 250,50 dollars l’once mardi matin, confirmant sa dynamique haussière entamée depuis début 2025.

 

Cette flambée internationale trouve un écho immédiat au Maroc. Idriss El Hazzaz, président de la Fédération des bijoutiers, a confirmé dans une déclaration à Hespress une augmentation moyenne de 15 % du prix de l’or entre avril et mai. Le gramme d’or 18 carats s’échangeait mardi à 837 dirhams à l’état brut. Les bijoux finis avoisinent désormais les 1 000 dirhams, notamment dans les circuits haut de gamme.

 

Un marché local plombé par la contrebande et la pénurie

 

Si l’or séduit, sa disponibilité pose problème. L’écart entre les prix affichés dans les souks marocains et les cours internationaux atteint jusqu’à 140 dirhams le gramme. En cause : une offre locale affaiblie et un marché parasité par la contrebande.

 

Les bijoutiers alertent depuis des années sur l’insuffisance de la matière première. Le recyclage de vieux bijoux est devenu la norme chez de nombreux artisans, faute d’un cadre légal clair pour l’importation de l’or brut. Une situation qui pèse lourdement sur la compétitivité du secteur.

 

L’or reste une valeur refuge, même pour les petites bourses

 

Malgré les tensions, l’or conserve son attrait. À Rabat, Oussama, bijoutier de quartier, en est convaincu : “Même les petites économies trouvent leur place dans l’or.” Selon lui, le gramme, qui valait entre 400 et 500 dirhams il y a quelques années, tutoie aujourd’hui les 1 000 dirhams. Une progression qui conforte ceux qui ont investi tôt.

 

L’or n’est plus réservé aux portefeuilles les plus épais. Il reste un placement accessible et rassurant, notamment en période de turbulences économiques. Pour Oussama, “les fluctuations sont passagères, la valeur finit toujours par revenir”.

  

Les professionnels appellent à une réforme du secteur

 

Si les perspectives internationales restent porteuses, le marché local réclame un encadrement plus structuré. Les bijoutiers plaident pour une réforme claire, un système transparent d’importation et une régulation efficace contre la contrebande. Tant que ces blocages ne seront pas levés, la filière restera fragilisée. Et les consommateurs marocains continueront de payer plus cher un produit dont la valeur, elle, ne cesse de grimper.

 

Si le métal continue de briller sur les marchés, les acteurs du secteur appellent à une réforme en profondeur. Il ne s’agit plus seulement de suivre la dynamique mondiale, mais d’y participer pleinement. Cela passe par une régulation de l’importation, un encadrement de la chaîne d’approvisionnement et une lutte ferme contre les circuits parallèles.


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