Le Conseil de la concurrence a franchi une nouvelle étape dans son enquête sur Glovo. Dans un communiqué officiel, l’institution a annoncé avoir notifié des griefs à l’encontre de la plateforme de livraison de repas, accusée de pratiques qui pourraient fausser les règles du jeu sur le marché marocain.
Au cœur des soupçons : exploitation présumée d’une position dominante, dépendance économique imposée aux partenaires commerciaux, et mise en place de tarifs anormalement bas. Ces manœuvres, si elles étaient confirmées, pourraient verrouiller l’accès au marché et étouffer la concurrence locale.
L’enquête, ouverte d’office le 19 février 2024, s’appuie sur des indices collectés par les services compétents. Selon le Conseil, ces pratiques pourraient constituer des restrictions déguisées à la concurrence : conditions discriminatoires, fixation indirecte des prix, et pressions tarifaires visant à évincer les concurrents.
Conformément à l’article 29 de la loi n°104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence, la notification des griefs ouvre désormais une phase contradictoire. Glovo aura l’occasion de présenter ses arguments avant toute décision. Le Conseil précise qu’à ce stade, aucune conclusion n’est tirée et qu’il reviendra au collège, après analyse des éléments et auditions, de statuer.
Dans un contexte où la régulation des plateformes numériques devient un enjeu croissant, cette procédure marque un signal fort. Pour le Conseil de la concurrence, l’objectif reste clair : garantir des marchés ouverts, équilibrés, et protéger les consommateurs des pratiques susceptibles d’étrangler l’innovation.
À suivre, donc : soit des sanctions, si les infractions sont établies, soit un classement sans suite en cas d’absence de preuves solides. Une affaire qui pourrait bien redéfinir les règles du jeu dans l’univers de la livraison au Maroc.