Les chiffres sont implacables. En 2024, 899 piétons ont été tués dans des accidents de la circulation au Maroc. Cela représente près d’un quart des décès sur les routes. Une augmentation de près de 3 % par rapport à l’année précédente, confirmant une tendance inquiétante.
Des traversées toujours périlleuses
L’urbanisme marocain reste peu adapté à une marche en sécurité. Passages piétons effacés, trottoirs impraticables, feux défectueux, signalisation inexistante… Dans de nombreux quartiers, les piétons naviguent entre les obstacles, exposés aux dangers quotidiens de la circulation.
Les abords des écoles, marchés et zones résidentielles sont parmi les plus accidentogènes. Les comportements à risque – excès de vitesse, refus de priorité, usage du téléphone au volant, mais aussi traversées anarchiques ou inattentions – alimentent un climat dangereux pour les plus vulnérables.
Une réponse encore trop ponctuelle
Face à cette situation, la NARSA (Agence nationale de la sécurité routière) inscrit depuis 2017 la protection des piétons comme priorité nationale. Des campagnes ciblées sont menées dans les écoles, les quartiers populaires ou sur les réseaux sociaux à travers NarsaTV et des vidéos pédagogiques.
Des kits de visibilité, des brochures et des démonstrations accompagnent parfois les contrôles routiers. La réhabilitation des zones à risque, notamment autour des établissements scolaires, est également amorcée en coordination avec les autorités locales.
Un changement de culture encore à bâtir
Mais ces actions restent souvent épisodiques, sans continuité ni stratégie locale intégrée. Les experts appellent à repenser l’espace urbain autour de la marche, avec des vitesses réduites, une signalisation claire et des sanctions systématiques pour les contrevenants.
En dépit de la mobilisation croissante, le bilan reste lourd. En 2024, près de 900 piétons ont été tués. Ce chiffre rappelle que la rue reste un lieu dangereux pour ceux qui y sont les moins protégés. Tant que les villes ne placeront pas les piétons au cœur des priorités, la route restera une menace silencieuse pour les plus fragiles.