Les camions passent. Lentement, mais sûrement. Après des mois d’attente et de scepticisme, les premières opérations d’import-export via la douane commerciale de Melilia sont désormais en cours, selon la déléguée du gouvernement espagnol, Sabrina Moh. « Même si des critiques persistent, les opérations ont bel et bien commencé », a-t-elle affirmé mardi lors d’une conférence de presse.
Une relance sous surveillance
Présentée comme un levier économique essentiel, cette reprise progressive du transit douanier est perçue comme un signal fort pour l’économie locale. Si les volumes restent modestes, la mise en service effective de la douane est jugée « encourageante » par les autorités, longtemps accusées d’inaction sur ce dossier.
Sabrina Moh appelle toutefois à ne pas se contenter de cet acquis. Elle plaide pour une stratégie élargie, axée sur la diversification. « Melilia ne peut plus dépendre d’un seul secteur », souligne-t-elle, appelant à un développement tourné « vers le nord, le sud, l’est et l’ouest ».
Une réalité économique sous tension
Consciente des obstacles à surmonter, la déléguée reconnaît que les défis sont parfois « structurels, complexes, et sans solutions immédiates ». Des consultations sont en cours avec les acteurs économiques de la ville, mais les visions divergent, admet-elle.
Dans ce contexte, le gouvernement espagnol affirme maintenir une attention particulière à la spécificité de Melilia, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement local.
L’ouverture progressive de la douane est donc plus qu’un simple passage de camions. Elle cristallise les attentes d’une enclave en quête de souffle économique et de reconnaissance institutionnelle.
