La Banque mondiale revoit à la baisse ses perspectives de croissance pour 2025. Dans son dernier rapport sur les « Perspectives économiques mondiales », l’institution évoque une conjoncture mondiale assombrie par les tensions géopolitiques, l’incertitude politique et le durcissement des conditions financières. Résultat : près de 70 % des économies, tous niveaux de revenus confondus, font l’objet d’une révision à la baisse.
La croissance mondiale est désormais attendue à 2,3 % en 2025, en recul de près d’un demi-point par rapport aux précédentes estimations. Un niveau historiquement faible, qui ferait de la période 2020–2026 la plus morose depuis les années 1960, hors récessions globales.
Dans ce paysage assombri, le Maroc fait figure d’exception. La Banque mondiale maintient ses prévisions de croissance à 3,6 % pour 2025 et 3,5 % pour 2026. Le Royaume tire profit de la dynamique retrouvée dans les secteurs industriels et de la construction, soutenue par une reprise progressive de la demande intérieure.
Le rapport souligne que cette résilience contraste fortement avec la tendance observée dans les pays à revenu intermédiaire et faible, dont une majorité enregistreront un ralentissement marqué l’an prochain.
Le contraste est saisissant. Les économies en développement devraient plafonner à 3,8 % de croissance moyenne en 2025, et les pays à faible revenu à 5,3 %, soit 0,4 point de moins que les prévisions précédentes. Le revenu par habitant, lui, progresserait de 2,9 %, loin de la moyenne de 4 % enregistrée entre 2000 et 2019.
En parallèle, le commerce mondial cale. Sa croissance tombe à moins de 3 %, contre 5 % dans les années 2000. L’endettement reste élevé, et les investissements productifs s’essoufflent.
La Banque mondiale alerte : « hors Asie, le monde en développement s’enfonce dans une stagnation structurelle ». Elle appelle à des réformes d’ampleur, à l’intensification des partenariats régionaux et à une diversification accrue des échanges.
Un apaisement des tensions commerciales permettrait, selon ses projections, de regagner jusqu’à 0,2 point de croissance annuelle. Mais sans engagement multilatéral fort, les pays les plus vulnérables risquent de s’enfoncer dans une trajectoire à long terme de croissance lente.
