Lundi, le conflit entre Israël et l’Iran a pris une tournure plus meurtrière. En riposte à une série de tirs de missiles iraniens, Israël a frappé plusieurs cibles en territoire iranien. Bilan officiel : au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés, dont la majorité sont des civils. L’Iran, de son côté, a tiré depuis le 13 juin plusieurs salves en direction de villes israéliennes, causant la mort de 24 personnes.
Une attaque sur la raffinerie de Haïfa a notamment fait trois morts. L’armée israélienne affirme avoir détruit un tiers des lanceurs de missiles iraniens. Téhéran dénonce des “crimes de guerre” et pointe l’hôpital Farabi, sévèrement endommagé, comme cible civile.
Installations militaires et symboles visés
L’escalade est aussi symbolique. À Téhéran, les sirènes ont retenti après un appel à évacuer un quartier abritant des infrastructures militaires. Peu après, un missile frappait le siège de la radio-télévision nationale, interrompant brièvement sa diffusion.
Parallèlement, Israël affirme avoir ciblé des centres de commandement de la Force Qods, bras armé des Gardiens de la Révolution à l’étranger. La mort de Mohammad Kazemi, chef du renseignement des Gardiens, a été confirmée. Téhéran reconnaît également que plusieurs villes israéliennes ont été touchées par ses missiles, qualifiant ses tirs de “réussite”.
L’ombre du nucléaire et les lignes rouges
L’installation nucléaire de Natanz, au centre du pays, serait restée intacte malgré les affirmations israéliennes. Mais l’opération militaire s’inscrit dans la volonté d’Israël d’entraver les ambitions nucléaires de l’Iran. À ce jour, aucun élément ne prouve que la partie souterraine du site ait été touchée.
Les deux camps échangent désormais autant des missiles que des menaces. L’Iran promet une “réponse dévastatrice” et parle d’un Israël “bientôt inhabitable”. Israël réplique en annonçant que “Téhéran paiera le prix”.
Washington repositionne ses forces, l’Europe appelle au calme
Face à l’embrasement, la communauté internationale hausse le ton. Les États-Unis, tout en appelant à une désescalade, ont redirigé le porte-avions USS Nimitz vers le Moyen-Orient. Donald Trump a pressé Téhéran de “négocier immédiatement”, tandis que ses services déconseillent tout voyage vers Israël.
L’Europe tente de reprendre la main diplomatique. L’UE convoque ce mardi une réunion spéciale pour tenter de calmer le jeu. Certains dirigeants appellent à un cessez-le-feu immédiat. D’autres, comme Ursula von der Leyen, misent sur la voie diplomatique, à long terme.
Dans une tribune publiée par Le Monde, des personnalités iraniennes appellent à rompre le cycle des violences. Prix Nobel, cinéastes et intellectuels dénoncent une spirale qui “menace les fondements de la civilisation”. Leur voix résonne comme un avertissement.