La justice a finalement revu sa copie. La Cour d’appel de Kénitra a condamné l’auteur d’une agression d’une extrême violence à deux ans et demi de prison ferme, après avoir infligé à sa victime 88 points de suture au visage. L’homme, jugé en première instance à Mechra Bel Ksiri, n’avait écopé que de deux mois de prison. Un verdict qui avait soulevé une vague d’indignation.
L’agression remonte à plusieurs mois. Une jeune femme, aujourd’hui marquée à vie, avait été frappée au visage dans des circonstances qui avaient choqué l’opinion. Incapable de travailler pendant 35 jours, elle portera les stigmates de cette attaque bien au-delà de la convalescence.
La Cour d’appel n’a pas seulement réévalué la peine. Elle a également ordonné le versement de 200 000 dirhams de dommages et intérêts à la victime. Une décision accueillie avec soulagement par les défenseurs des droits des femmes.
En mai, l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) avait tiré la sonnette d’alarme. Dans un communiqué, l’organisation dénonçait une justice souvent trop indulgente face à des violences répétées, subies par des femmes en situation précaire. Elle évoquait un « schéma récurrent » où les victimes sont abandonnées à leur sort.
Sur les réseaux sociaux, ce nouveau verdict est vu comme un signal. Celui d’une justice plus attentive, moins permissive, qui commence à prendre la mesure de la gravité des violences faites aux femmes. Pour beaucoup, cette peine alourdie sonne comme un rappel : défigurer n’est pas un simple délit. C’est un crime.