Elon Musk est de nouveau dans la tourmente. Pris pour cible dans une enquête du New York Times l’accusant d’usage régulier de substances psychotropes, le patron de Tesla et SpaceX a tenté de reprendre la main. Le 11 juin, il publie sur X les résultats d’un test urinaire antidrogue. Résultat : négatif sur toute la ligne. Ni cocaïne, ni cannabis, ni kétamine.
Mais ce coup de communication n’a pas l’effet escompté. Loin d’éteindre la controverse, il l’alimente. Car le test, bien que négatif, ne répond pas à la question centrale : Musk consomme-t-il, ou a-t-il consommé, de façon répétée ces substances au cours des derniers mois ?
Une stratégie défensive jugée fragile
L’échantillon analysé ne couvre que quelques jours avant le test. Pour certaines drogues comme la kétamine, la fenêtre de détection dans l’urine est étroite : entre 48 et 72 heures. Or, les accusations relayées par le New York Times évoquent une consommation chronique remontant à la campagne présidentielle de 2024.
Selon l’enquête, Musk aurait développé une dépendance à la kétamine, jusqu’à transporter avec lui des boîtes de comprimés. Le quotidien évoque également des troubles physiques visibles en public : tics nerveux, agitation, comportements erratiques.
La pression politique monte
Un groupe de parlementaires démocrates a récemment interpellé Donald Trump, ancien président et soutien affiché de Musk, sur sa connaissance de ces faits lorsque ce dernier occupait un poste stratégique au sein du Département de l’efficacité administrative (DOGE). Le message est clair : un usage potentiel de stupéfiants est incompatible avec une fonction publique de premier plan.
Face à cette offensive, Musk s’est défendu. Il reconnaît avoir consommé de la kétamine dans un cadre médical, sous prescription, mais assure avoir cessé toute prise depuis des années. Une version qui n’a pas convaincu la rédaction du New York Times, qui persiste et signe : le test publié ne remet pas en cause les témoignages ni les faits documentés.
Une tentative de maîtrise de l’image ?
La publication du test urinaire s’apparente, pour certains observateurs, à un geste plus symbolique qu’efficace. Pourquoi ne pas avoir opté pour un test capillaire, capable de détecter une consommation jusqu’à trois mois ? Pourquoi diffuser un document sans vérification indépendante ? Des questions qui ajoutent à la confusion.
En voulant prouver son innocence, Musk a peut-être précipité un nouvel emballement. Dans cette séquence où image et crédibilité sont en jeu, le doute reste entier. Et la polémique, bien loin d’être close.