Jeudi 19 juin, la commune d’Aïn Lahcen, dans la province de Tétouan, a vu ses collines s’embraser. Le feu, attisé par des rafales de chergui et des températures anormales pour la saison, s’est propagé rapidement sur les pentes boisées de la forêt de Ouadras. En quelques heures, près de 15 hectares de végétation ont été réduits en cendres.
Selon Halim Akaâboun, directeur provincial de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), l’incendie s’est déclenché en deux foyers distincts. L’un est quasiment circonscrit, mais le second reste actif. Le relief accidenté et la densité de la végétation compliquent sérieusement l’intervention.
Près de 500 personnes sont mobilisées sur le terrain. Forces armées royales, Gendarmerie, Protection civile, ANEF, et volontaires locaux luttent côte à côte. Pour contenir les flammes, quatre avions Canadair des Forces Royales Air larguent de l’eau en continu sur les zones critiques. Des bulldozers, camions-citernes et véhicules d’intervention spécialisés complètent ce dispositif exceptionnel.
Une enquête est en cours, sous la supervision du parquet, pour identifier l’origine du sinistre. Des pistes sont à l’étude, incluant des causes humaines potentielles.
Mustapha Benraml, expert forestier, alerte sur la vulnérabilité chronique de cette région riche en biodiversité. Il plaide pour des systèmes d’alerte précoce plus performants, alors que les incendies deviennent plus fréquents et plus intenses.
Le président de l’Association des Phare Écologiques, quant à lui, pointe du doigt la hausse des températures et des imprudences humaines comme déclencheurs possibles. L’ANEF avait pourtant classé cette zone parmi les plus à risque.