Sur la place Moulay Hassan, le public venu en nombre a été emporté dès les premières notes. Maâlem Hamid El Kasri a ouvert la soirée, entouré des percussions explosives de la compagnie sénégalaise Bakalama. À leurs côtés, les voix d’Abir El Abed et de Kya Loum ont fait vibrer les chants ancestraux.
Cette entrée en matière a installé d’emblée l’ambiance : un dialogue musical entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest, entre les transes gnaoua et les polyrythmies sénégalaises. L’ensemble a formé une fresque sonore dense, où l’énergie du live s’est mêlée à une spiritualité palpable.
Gnaoua jazzé : Houssam Gania face à Marcus Gilmore
La scène s’est ensuite ouverte à une rencontre entre générations et styles. Maâlem Houssam Gania, digne héritier de la légende Mahmoud Gania, a livré une performance habitée, enracinée dans la tradition mais portée par une énergie contemporaine.
À ses côtés, Marcus Gilmore, étoile montante du jazz mondial, a posé une batterie fluide, précise, ouverte à l’improvisation. Ensemble, les deux artistes ont tissé une conversation rythmique subtile entre les pulsations du guembri et les structures libres du jazz. Une fusion rare, saluée par une ovation du public.
Trois jours, 350 artistes, une même langue : la musique
Pour cette édition, plus de 350 artistes, dont 40 Maâlems gnawa, investiront les scènes emblématiques d’Essaouira. Des artistes venus d’Afrique, des Amériques, d’Europe et d’Asie partageront la scène dans un esprit de croisement et d’exploration.
Depuis sa création en 1998, le Festival Gnaoua n’a cessé de creuser le sillon d’un dialogue musical ouvert. Au-delà des concerts, il nourrit un véritable écosystème culturel, mêlant recherche, création et transmission. Cette 26e édition ne déroge pas à la règle : elle promet des rencontres inouïes, à la croisée des héritages et de l’invention.