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Drame de Béni Mellal : “Moul Chato” succombe après 18 jours de tension

Par M.E -le

Drame de Béni Mellal : “Moul Chato” succombe après 18 jours de tension
Le sit-in spectaculaire de Bouabid, perché au sommet d’un château d’eau à Béni Mellal, s’est achevé dans le sang. Son décès relance les questions sur la gestion des détresses individuelles et la prévention des crises sociales extrêmes.

Au départ, c’était un cri isolé. Celui de Bouabid, quadragénaire de la commune d’Oulad Youssef, monté fin juin au sommet du château d’eau local. En ligne de mire : les circonstances de la mort de son père, ancien militaire, qu’il estimait suspectes. Il s’installe là-haut, jour et nuit, refusant toute médiation.

 

Son entourage évoque aussi des conflits familiaux. D’autres parlent d’une crise cardiaque comme cause du décès paternel. Mais pour Bouabid, la vérité restait ailleurs. Et il comptait bien la faire entendre, coûte que coûte.

 

Malgré les tentatives de dialogue menées par les autorités, en présence de la famille et de membres de la Commission régionale des droits de l’Homme, l’homme s’enferme dans une posture d’affrontement.

 

Le 11 juillet, tout dérape. Il simule un malaise, piège les secouristes, puis s’en prend violemment à un pompier. Armé d’une tige métallique, il le blesse, le ligote, et le pousse dans le vide. Le sauveteur, grièvement atteint, est opéré en urgence.

 

L’intervention de la Gendarmerie royale devient inévitable. Des matelas de sécurité sont installés. Des engins sont mobilisés. Mais Bouabid refuse toujours de descendre. Et passe à l’acte.

 

Cordée autour du cou, il se jette dans le vide. Quarante mètres de chute. Le corps est vite évacué vers l’hôpital régional. Il survit trois jours, en soins intensifs, avant de s’éteindre lundi soir.

 

La scène, filmée et relayée sur les réseaux sociaux, a suscité une vague d’émotion dans tout le pays. Mais au-delà du choc, ce drame met en lumière les failles du traitement des détresses individuelles, souvent ignorées jusqu’à l’explosion.

 

Que faire face à des gestes de désespoir aussi extrêmes ? Comment prévenir les ruptures avec l’institution ? Et surtout, comment repérer et accompagner à temps les signaux de souffrance ?

 

Une enquête judiciaire est en cours. Mais le cas de Bouabid, désormais connu comme “Moul Chato”, laisse derrière lui plus qu’un drame : un malaise collectif sur la manière de traiter les fractures invisibles.


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