La mort de Saif al-Din Musalat, citoyen américain originaire de Floride, secoue les relations entre Washington et Tel-Aviv. Venu rendre visite à sa famille dans le village de Sinjil, près de Ramallah, le jeune homme aurait été violemment battu par des colons israéliens, selon les autorités palestiniennes.
L’ambassadeur des États-Unis à Jérusalem, Mike Huckabee, a pris la parole publiquement : « J’ai demandé à Israël de mener une enquête approfondie sur le meurtre de Saif Musalat. Les auteurs doivent répondre de leurs actes. »
Cette déclaration, inhabituelle par sa fermeté, reflète la tension croissante entre les deux alliés. Le Département d’État a confirmé le décès sans commenter davantage, renvoyant vers les autorités israéliennes.
Parallèlement, Hakeem Jeffries, chef des démocrates à la Chambre des représentants, a appelé l’administration Trump à faire preuve de plus de fermeté. « On ne peut pas continuer à fermer les yeux sur les violences en Cisjordanie », a-t-il affirmé dans un communiqué.
Ce drame survient dans un contexte de violences persistantes depuis l’éclatement du conflit à Gaza en octobre 2023. La région de Ramallah, comme d’autres zones de Cisjordanie, est le théâtre régulier d’affrontements entre colons armés et civils palestiniens.
Lors des mêmes heurts, un autre Palestinien, Mohammed Rizq Hussein al-Shalabi, 23 ans, a également été tué, cette fois par balle, selon le ministère de la Santé palestinien.
Le dossier met en lumière les actes de violence commis par des colons israéliens, régulièrement dénoncés par les ONG mais rarement poursuivis. Ancien gouverneur et figure de la droite chrétienne américaine, Mike Huckabee, ambassadeur en poste, est connu pour ses liens étroits avec les milieux pro-colonisation.
Sous l’administration Biden, plusieurs colons avaient été sanctionnés. Ces mesures ont été levées dès le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ouvrant la voie à un durcissement de la politique américaine dans la région.
Washington insiste : une enquête sérieuse doit être menée. Mais les précédents laissent craindre une impunité persistante. Pour les Palestiniens, l’affaire Musalat illustre un déséquilibre devenu structurel. Pour les États-Unis, elle pourrait raviver une pression diplomatique sur un dossier que l’administration Trump aurait préféré ignorer.
