Latifa Raâfat a fait une apparition remarquée ce jeudi 18 juillet au tribunal de Casablanca. Témoins dans l’affaire explosive dite « Escobar du Sahara », la chanteuse entend bien se défendre face aux accusations qui l’entourent. Et surtout, obtenir une confrontation directe avec Saïd Naciri, poursuivi dans ce dossier tentaculaire de trafic international de drogue.
« Je n’ai jamais fui »
Dès son arrivée au tribunal, Latifa Raâfat a démenti toute tentative d’évitement de la justice. « Je suis là de mon plein gré, sans convocation, pour prouver mon innocence », a-t-elle déclaré. Elle affirme avoir été mal informée lors de la précédente audience, en raison de travaux dans sa résidence. Mais cette fois, c’est elle qui a fait le pas vers la cour.
La chanteuse a dénoncé un acharnement médiatique et judiciaire, se disant prête à collaborer pleinement avec la justice. « Je ne bénéficie d’aucun passe-droit, contrairement à ce que certains laissent entendre », a-t-elle insisté.
Une confrontation pour faire la lumière
Latifa Raâfat ne compte pas rester spectatrice dans cette affaire. Elle a demandé officiellement à être confrontée à Saïd Naciri, principal accusé dans le dossier. « Je veux l’affronter devant la justice. Les Marocains ont droit à la vérité », a-t-elle déclaré.
Ce rebondissement intervient alors que l’affaire mêle figures politiques, célébrités, et puissants réseaux criminels. Une enquête en profondeur est toujours en cours pour démêler les liens entre les différents protagonistes.
Témoignage clé ou rôle marginal ?
Raâfat est convoquée en tant que témoin. Elle fut, un temps, l’épouse d’Ahmed Ben Brahim, dit « Escobar du Sahara ». Mais elle nie toute implication dans ses affaires illicites. Elle affirme avoir rompu tout lien avec lui après un divorce houleux.
Un ancien proche de Ben Brahim, auditionné par la police judiciaire, a décrit Raâfat comme un « rempart moral » face aux dérives de son ex-mari. Il l’a dépeinte comme discrète, pieuse, éloignée des mondanités. Mais aussi comme témoin de scènes tendues entre Ben Brahim, Naciri et Bioui, les deux hommes politiques poursuivis dans cette affaire.
Danse de victoire et règlements de comptes
Le même témoin, désigné sous les initiales T.Z., raconte une scène glaçante : après le départ de Raâfat, une fête aurait été organisée dans leur villa. Naciri y aurait dansé sur un tube de Saad Lamjarred, « Enty Baghya Wahad », pour célébrer le divorce. Une humiliation décrite comme un révélateur de l’ambiance délétère entre les protagonistes.
T.Z. évoque aussi les conditions de détention de Ben Brahim, notamment à Nouadhibou, en Mauritanie. « C’était un palace, pas une prison », dit-il. Il affirme que depuis sa cellule à El Jadida, Ben Brahim avait chargé ses anciens partenaires, dont Naciri, de « récupérer son argent ».
Un scandale à plusieurs niveaux
Au fil des témoignages, l’affaire « Escobar du Sahara » dévoile une imbrication entre pouvoir politique, argent sale et trahisons personnelles. La comparution de Latifa Raâfat ouvre un nouveau chapitre d’un procès aux ramifications profondes, où les révélations continuent d’éclabousser les élites.
La suite de l’audience dira si son témoignage fera bouger les lignes… ou ajoutera une nouvelle couche à ce dossier déjà explosif.