Le débat revient chaque année, plus brûlant que jamais : qui mérite vraiment le Ballon d’Or ? Cette fois, un nom inhabituel s’impose dans la discussion. Celui d’un latéral. Achraf Hakimi. Une anomalie ? Pas pour tout le monde.
Le joueur du Paris Saint-Germain, auteur d’une saison pleine, est sur toutes les lèvres. Titres avec son club, médaille de bronze aux JO avec les Lionceaux, série de victoires avec les Lions de l’Atlas. Un parcours sans accroc. Suffisant pour le sacre suprême ?
Défenseur, un poste à contre-courant
Le Marocain joue à un poste rarement récompensé. Et cela pourrait peser lourd. En France, Adrien Chantegrelet (Le Parisien) loue sa constance et sa polyvalence. « Top 3 au PSG, influence énorme, des deux côtés du terrain. Mais les projecteurs restent braqués sur les attaquants. »
Même son de cloche en Angleterre, où John Bennett (BBC) reconnaît « une saison exceptionnelle, mais éclipsée par les stars offensives du même vestiaire ». Résultat ? Une dilution des votes inévitable, malgré ses 27 contributions décisives.
En Espagne, une porte entrouverte
De l’autre côté des Pyrénées, le discours est plus ouvert. Tomás Roncero (AS) voit même en Hakimi un symbole. « Ce serait un bel hommage aux défenseurs. Il a tout donné cette saison. Pourquoi pas ? »
Mais là encore, Dembélé, Vitinha ou Lamine Yamal tiennent la corde, portés par des chiffres et des gestes plus « vendeurs ».
Sur le continent, l’adhésion est plus franche
Au Maroc, les soutiens ne manquent pas. Youssef Chani y voit « un leader régulier, un moteur dans les moments creux ». Walid Regragui, lui, ne cache pas son admiration : « Peu de joueurs affichent autant de constance sur tous les fronts. »
Les anciens ne sont pas en reste. Badou Zaki, Mohamed Timoumi, Aziz Bouderbala… Tous saluent un joueur « complet, loyal, collectif ». Un modèle.
Et du Nigeria à l’Afrique du Nord, les analystes convergent : Hakimi coche toutes les cases du mérite. Mais dans une course où les critères restent mouvants, le mérite seul ne suffit pas toujours.
Un combat pour tous les postes
S’il ne décroche pas le Ballon d’Or, Hakimi aura au moins relancé un vieux débat. Peut-on rêver d’un football où les défenseurs comptent autant que les buteurs ? Où la rigueur défensive pèse autant qu’un but en lucarne ?
Quoi qu’il arrive, le latéral marocain a gagné le respect. Celui des siens, celui de ses pairs, et celui du jeu. Un trophée se vote. L’exemple, lui, reste.