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Marrakech : 5 ans de prison pour avoir espionné ses locataires

Par EL BARHRASSI Meryem -le

Marrakech : 5 ans de prison pour avoir espionné ses locataires
Une caméra cachée dans une salle de bain, des vidéos intimes stockées à l’insu des clients, un propriétaire condamné. À Marrakech, un scandale secoue le secteur de la location touristique. La justice a tranché, mais l’affaire pourrait encore faire des vagues.

À Tassoultante, en périphérie de Marrakech, une touriste découvre une caméra dissimulée dans la salle de bain d’une villa qu’elle louait sur Airbnb. Intriguée par des objets déplacés en son absence, elle fouille les lieux. Sa découverte la pousse à alerter immédiatement la gendarmerie.

 

Les forces de l’ordre interviennent sans tarder. Leur fouille révèle d’autres caméras miniatures, des disques durs remplis de vidéos intimes, ainsi qu’un smartphone contenant des extraits compromettants. Le propriétaire, un Franco-Marocain de 50 ans, est interpellé sur-le-champ.

 

Un profil trouble, une clientèle ciblée

 

L’homme, ancien résident en France, s’est reconverti dans le tourisme de luxe. Sa villa, louée à 30.000 dirhams la nuit, attirait une clientèle aisée : touristes marocains, européens, et Américains.

 

Mais l’enquête révèle un passé plus sombre : l’individu aurait travaillé dans l’industrie pornographique en Europe. Ce qui pourrait expliquer la mise en place de ce dispositif de surveillance sophistiqué, installé dans l’intimité des salles de bain et chambres.

 

Un jugement exemplaire

 

Le tribunal de première instance de Marrakech a condamné l’accusé à cinq ans de prison ferme, assortis d’une amende de 50.000 dirhams et des frais de justice. Une peine lourde, saluée comme un avertissement face aux atteintes graves à la vie privée.

 

L’affaire ne s’arrête pas là. Les enquêteurs poursuivent l’analyse du matériel saisi afin d’identifier d’autres victimes. Certaines vidéos pourraient concerner des ressortissants étrangers, ce qui ouvre la voie à des poursuites au-delà des frontières.

 

Une onde de choc pour le tourisme

 

Le scandale ravive les inquiétudes autour des locations privées à Marrakech, où les contrôles sont souvent insuffisants. Il soulève aussi des questions sur la responsabilité des plateformes comme Airbnb face à ce type de dérives.

 

L’affaire relance un débat de fond : la confiance accordée aux hébergements touristiques numériques est-elle encore justifiée ? La suite de l’enquête dira si cette affaire est isolée… ou le révélateur d’un phénomène plus large.


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