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Moudawana : Ouahbi défend sa réforme et recadre Benkirane

Par EL BARHRASSI Meryem -le

Moudawana : Ouahbi défend sa réforme et recadre Benkirane
Abdellatif Ouahbi sort de son silence et clarifie sa position sur la réforme du Code de la famille. Ferme sur ses responsabilités, le ministre de la Justice répond aussi, sans détour, aux récentes déclarations controversées d’Abdelilah Benkirane.

Dans un entretien exclusif accordé à Hespress, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, est revenu sur l’état d’avancement de la réforme du Code de la famille. Sans langue de bois, il affirme son rôle central dans le processus, tout en réagissant aux propos jugés conservateurs d’Abdelilah Benkirane. Une mise au point assumée, entre message politique et défense des droits des femmes.



Ouahbi recadre le débat sur la Moudawana

 

Le ministre de la Justice a choisi de s’exprimer sans détour sur l’état d’avancement de la réforme de la Moudawana. Abdellatif Ouahbi a assuré que le projet avance et qu’il reste pleinement engagé dans ce chantier piloté selon les Hautes Orientations Royales. Il l’affirme : le dossier est entre de bonnes mains.

 

« Nous sommes dans la phase finale. Je travaille en coordination avec plusieurs institutions, rien ne m’a été retiré », a-t-il souligné, balayant les rumeurs d’éviction qui circulaient ces derniers mois. Le ton est posé, mais ferme. Derrière les tensions, Ouahbi assume son rôle, et reste maître du calendrier.

 

Réponse directe à Benkirane

 

Le ministre n’a pas éludé la polémique lancée par Abdelilah Benkirane. Le chef du PJD avait provoqué un tollé en déclarant que « le mariage est primordial pour les filles ». Des propos jugés rétrogrades, y compris dans son propre camp.

 

Ouahbi choisit la retenue, mais marque sa distance : « Je conteste ses propos, mais je ne suis pas là pour corriger un confrère. Chacun est responsable de ce qu’il dit. Moi, je reste fidèle à mes convictions », a-t-il déclaré.

 

Le mariage, pas une fin en soi

 

Le ministre défend une approche centrée sur les droits. Pour lui, réduire la réforme à des considérations démographiques, comme l’ont fait certains partisans de Benkirane, passe à côté de l’essentiel.

 

« Même mariée, une femme n’a aucune garantie. Si elle divorce, que devient-elle ? », s’interroge Ouahbi. Il rappelle que la protection juridique doit aller bien au-delà du simple statut matrimonial. « Le mariage n’est ni un exploit ni un objectif. C’est un choix, pas un destin imposé. »

 

Une réforme en voie d’aboutissement

 

Sans céder à la polémique, Ouahbi annonce que la réforme touche à sa fin. Les concertations se poursuivent, les arbitrages se précisent. La feuille de route est claire : protéger les droits, renforcer les garanties, faire évoluer la loi.

 

Sur sa relation avec Benkirane, le ministre reste diplomate : « Je le respecte, malgré ses manquements. Mais c’est Benkirane, il ne change pas. » Puis, avec un sourire, il conclut par un proverbe : « Si tu aimes quelqu’un, accepte aussi ses défauts. »

 

Dans une ambiance politique tendue, Ouahbi trace sa ligne. Droit dans ses bottes, il fait de la Moudawana un enjeu de société, loin des invectives, près des droits.


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