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Tebboune en Italie : isolé, hué, contredit… mais toujours convaincu

Par EL BARHRASSI Meryem -le -modifié le :

Tebboune en Italie : isolé, hué, contredit… mais toujours convaincu
Venue consolider un partenariat énergétique, la visite d’Abdelmadjid Tebboune à Rome s’est transformée en scène d’embarras diplomatique. Réception glaciale, déclarations fantaisistes et manifestations hostiles de la diaspora ont vidé le déplacement de toute portée politique.

Dès son arrivée dans la capitale italienne, le ton était donné : pas de président, pas de cheffe de gouvernement pour accueillir le chef d’État algérien. C’est le ministre de la Défense, Guido Crosetto, qui s’est chargé de la poignée de main. Une réception discrète, presque gênée, qui en dit long sur la place qu’occupe Alger dans les priorités de Rome.

 

Exit la garde d’honneur, les tambours et les tapis rouges. L’Algérie, ex-partenaire stratégique, s’est vue traitée comme un fournisseur de passage.

 

Une déclaration, un démenti… et un rétropédalage

 

Face aux caméras, Tebboune a tenté de rattraper le coup. Dans une déclaration à la presse, il affirme que l’Italie soutient « le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». Problème : aucun mot de ce genre dans le communiqué final signé par les deux parties. Rome n’a parlé que d’un appui à l’ONU et à Staffan de Mistura. Ni plus, ni moins.

 

Pris en flagrant décalage, l’APS — agence officielle algérienne — a dû effacer dans l’urgence sa dépêche victorieuse, remplacée par une version plus sobre. Trop tard : les vidéos tournent déjà en boucle sur les réseaux, moquant un storytelling qui s’effondre en direct.

 

Huée par les siens, conspué par les exilés

 

Comme un symbole, une autre séquence a rythmé cette visite : les cris d’une partie de la diaspora algérienne, massée devant les bâtiments officiels. Panneaux en main et slogans bien rodés — « État civil, non militaire ! » — ces manifestants rappellent que le Hirak vit toujours hors des frontières. Et que même à l’étranger, Tebboune peine à rassembler.

 

Du gaz, mais rien de neuf

 

Objectivement, Tebboune n’est pas venu les mains vides. L’Algérie reste le premier fournisseur de gaz naturel à l’Italie, avec 25 milliards de m³ annuels. Mais une fois la facture réglée, aucune vision commune ne s’est dégagée. Pas de projets structurants. Pas de feuille de route. Pas même une ambition industrielle partagée.

 

L’Algérie parle gaz, l’Europe parle transition. Le dialogue reste au point mort.

 

Obsession saharienne, isolement garanti

 

Pendant que le Maroc consolide ses partenariats africains et atlantistes, Alger reste engluée dans une rhétorique poussiéreuse. Le Sahara, encore et toujours, comme boussole unique d’une diplomatie incapable de se réinventer.

 

Même les partenaires modérés, comme l’Italie, semblent prendre leurs distances. Et Tebboune, reparti sans soutien ni adhésion, se retrouve à vendre à son opinion publique une fiction diplomatique — où les communiqués sont réécrits, les manifestants ignorés, et les désaveux camouflés.

 

Entre fantasme saharien et froideur européenne, la tournée de Tebboune aura surtout confirmé une chose : l’Algérie reste enfermée dans un monologue dont elle est la seule à croire le scénario.


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