Plus de 1.000 diplômés d’écoles d’ingénieurs, de commerce et d’universités de renom ont été sondés par Careers in Morocco. Le constat est clair : l’administration et les entreprises publiques ne sont plus considérées comme un choix de repli, mais comme une voie privilégiée. Stabilité de l’emploi, conditions salariales compétitives et équilibre entre vie professionnelle et personnelle figurent parmi les principaux atouts cités.
Longtemps jugée figée face au dynamisme du privé, la fonction publique regagne en attractivité. Les réformes salariales et l’amélioration progressive du cadre de travail ont contribué à réduire l’écart avec les multinationales. Ingénieurs, architectes et managers placent désormais l’État en haut de leurs préférences professionnelles.
Les ministères en tête des choix
Selon l’enquête, le ministère de l’Économie et des Finances concentre 43 % des aspirations des jeunes diplômés. Il devance le ministère de l’Intérieur (32 %), moteur pour les carrières dans la gouvernance et l’administration. Le ministère de la Transition énergétique et de l’Environnement attire 14 % des candidats, séduits par les enjeux liés au climat et à l’innovation. Celui de l’Équipement et de l’Eau ferme la marche avec 11 %, notamment auprès des ingénieurs civils, alors que le pays prépare de grands chantiers en vue du Mondial 2030.
Les offices publics gagnent du terrain
Du côté des entreprises publiques, l’Office chérifien des phosphates (OCP) domine le classement. Il attire 41 % des lauréats, porté par son influence internationale et ses perspectives de carrière dans l’industrie et la finance. L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) arrive ensuite, devant la CNSS et l’Agence nationale de la conservation foncière. L’ONCF, l’ONDA et l’Agence marocaine pour l’énergie durable séduisent également, notamment les profils spécialisés en ingénierie, logistique ou transition énergétique.
Une mutation générationnelle
Les critères de choix sont explicites : sécurité de l’emploi, avantages sociaux, reconnaissance institutionnelle et participation à des projets structurants pour le pays. La fonction publique apparaît comme un levier d’épanouissement et de projection professionnelle pour une jeunesse qui cherche à conjuguer stabilité et sens.
Ce basculement met en lumière une transformation des aspirations des nouvelles générations. Si le privé reste un acteur central, le secteur public s’impose comme une alternative crédible et de plus en plus compétitive. Reste à savoir si cette dynamique saura perdurer et répondre aux attentes d’une jeunesse en quête de perspectives durables.