Le 10 septembre, la Nasa a révélé que Perseverance a collecté une roche surnommée Cheyava Falls dans la formation Bright Angel, un ancien lit de rivière près du cratère Jezero. Cette roche contenant des strates de sédiments lacustres âgées de 3,2 à 3,8 milliards d’années présente des structures sombres en forme d’anneaux, des taches ou veines riches en fer, phosphore et en composés organiques. Ces caractéristiques rappellent des signatures observées sur Terre, produites parfois par l’activité microbienne.
Parmi les minéraux détectés, la vivianite et la greigite ont particulièrement retenu l’attention. Sur Terre, ces minéraux s’associent souvent à des environnements où des microbes réduisent les sulfates (réactions sans oxygène). Mais les chercheurs de la Nasa soulignent que ces minéraux peuvent aussi se former dans des conditions géologiques ou chimiques dépourvues de vie. La possibilité que ces structures soient le produit de processus abiotique est donc sérieusement envisagée.
Le prélèvement, appelé Sapphire Canyon, a été effectué en juillet 2024 ; il s’agit de l’un des quelque 30 échantillons que le rover prépare à cacher pour un futur retour vers la Terre. Ce retour, cependant, n’est pas prévu avant les années 2040, en raison des défis logistiques et budgétaires. D’ici là, les analyses sur Mars et les simulations en laboratoire visent à affiner l’interprétation des résultats.
Les scientifiques précisent que, même si ces données comptent parmi les plus fortes preuves à ce jour que Mars pourrait avoir abrité une forme de vie microbienne dans le passé, aucun élément n’atteste à ce jour la présence de vie actuelle. L’environnement martien est aujourd’hui hostile : absence d’eau liquide stable à la surface, forte radiation et températures extrêmes rendent toute vie moderne moins plausible selon les connaissances actuelles.