La 25ᵉ édition du Festival national du film s’est achevée samedi soir au Palais des arts et de la culture de Tanger dans une ambiance empreinte d’émotion. Devant un parterre de cinéastes, producteurs et comédiens, le Grand Prix est revenu à La Mer au loin de Saïd Hamich Benlarbi, un film de 116 minutes qui retrace la trajectoire de Nour, un jeune Marocain en situation irrégulière à Marseille, pris entre survie, dérive et quête d’humanité.
Le film s’est imposé par la justesse de sa mise en scène et la profondeur de son récit, confirmant le talent d’un réalisateur déjà remarqué sur la scène internationale. Le jury, présidé par Hakim Belabbes, a salué une œuvre à la fois intime et universelle, où la mer, omniprésente, devient métaphore d’exil et de liberté.
Un palmarès équilibré et ouvert sur la diversité du cinéma marocain
Cette édition 2025 du festival a récompensé un large éventail de sensibilités et de styles. Le Prix spécial du jury, attribué ex æquo, est revenu à Mauvais Temps de El Ghazouani Madane et à Everybody Loves Touda de Nabil Ayouch, deux œuvres ancrées dans des réalités sociales contrastées. Mauvais Temps s’est aussi vu décerner le Prix de la première œuvre, tandis que Saïd Hamich Benlarbi a obtenu le Prix de la réalisation pour La Mer au loin.
Le Prix de la production a distingué Le Lac bleu de Daoud Aoulad Syad, également lauréat du Prix du scénario, partagé avec Abdelmjid Seddati et El Houcine Chani. Côté interprétation, Abdenbi Beniwi a été récompensé pour son rôle principal dans Mauvais Temps, tandis que Nisrine Erradi a remporté le Prix du premier rôle féminin pour sa prestation dans Everybody Loves Touda.
Les seconds rôles ont salué les performances de Rym Foglia et Omar Boularkirba, tous deux dans La Mer au loin. Le jury a également primé le son de Everybody Loves Touda (Nassim El Mounabbih et Saïd Radi), ainsi que sa photographie, signée Virginie Surdej. Le Prix de la musique originale est revenu à Mourad Zdaidat pour Le Lac bleu, et celui du montage à Ilyas Lakhmas pour Les Commandements de Sana Akroud, qui a reçu une mention spéciale.
Les courts et documentaires à l’honneur
Les compétitions parallèles ont, elles aussi, mis en avant la vitalité du cinéma marocain. Dans la catégorie courts-métrages, le Grand Prix a été attribué à L’MINA de Randa Maaroufi, tandis que Miroir à vendre de Hicham Amal a décroché le Prix spécial du jury. Le Prix du scénario est revenu à Chikha-Queen d’Ayoub Layoussifi et Zahoua Raji, et Aïcha de Sanaa El Alaoui a reçu une mention spéciale.
Côté documentaires, le Grand Prix a récompensé Fiers, Suspendus et Obstinés de Mohamed Akram Nemmassi. Le Prix spécial du jury, ex æquo, est allé à I Will Remember You de Mohamed Rida Gueznai et à Les Mille et un jours du Hajj Edmond de Simon Bitton, tandis que The Departure de Sidi Mohamed Fadel El Joummani a remporté le Prix de la création.
La relève et la critique saluées
La section dédiée aux films d’écoles a mis à l’honneur Les Tangérois de Achraf El Afia, qui a remporté le Grand Prix, devant Le dernier silence de Mahmoud El Asri, lauréat du Prix spécial du jury. Au gré du vent de Inès Lehaire a reçu une mention spéciale.
Les Prix de la critique, remis par l’Association marocaine des critiques de cinéma, ont consacré La Mer au loin, The Departure et Miroir à vendre. Les Ciné-Clubs ont, eux, distingué Mauvais Temps, Brides de Janane Fatine Mohammadi et *Abdelilah Zirate, ainsi que Fausse Note de Rachid Zaki, avec une mention spéciale pour Aïcha.
En marge des compétitions, la section Panorama a offert un aperçu éclectique de la création marocaine, avec des titres tels que Routini, Algues amères, Hadda et Krimo, Lbatal ou encore Mahi.
La cérémonie de clôture, empreinte d’émotion, a rendu un hommage appuyé à Fatima Attif, figure emblématique du théâtre, de la télévision et du cinéma marocain. Son parcours, salué par la profession, a ponctué en beauté une édition riche en découvertes et en talents confirmés.


