Le revenu des fonctionnaires marocains connaît une nette évolution. Selon le rapport sur les ressources humaines accompagnant le projet de loi de finances 2026, le salaire mensuel net moyen dans la fonction publique atteint 10.600 dirhams en 2025, contre 7.381 dirhams en 2015. Soit une hausse globale de 43,6 % sur dix ans, équivalente à une progression annuelle moyenne de 3,7 %.
Cette évolution, explique le rapport, s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs : les promotions de grade, les augmentations salariales négociées dans le cadre du dialogue social, et les révisions successives du salaire minimum dans la fonction publique. Ce dernier est passé de 3.000 dirhams en 2015 à 4.500 dirhams en 2025, traduisant la volonté de l’État d’améliorer le pouvoir d’achat des agents publics.
Le rapport met également en lumière des écarts notables entre les différentes catégories de fonctionnaires. Le personnel d’exécution (échelle 6 et assimilés) perçoit en moyenne 5.925 dirhams par mois, tandis que les agents de maîtrise (échelles 7 à 9) touchent environ 7.238 dirhams. Quant aux cadres et cadres supérieurs, leur salaire moyen s’élève à 12.484 dirhams mensuels.
Près de 38 % des fonctionnaires gagnent 8.000 dirhams ou moins, alors qu’un peu plus de 10 % perçoivent entre 4.500 et 6.000 dirhams. La majorité — soit 71 % — se situe dans une fourchette de 6.000 à 14.000 dirhams, selon le document du ministère de l’Économie et des Finances.
Ces chiffres illustrent une tendance haussière constante des rémunérations publiques au cours de la dernière décennie. Les multiples rondes du dialogue social ont permis de consolider les revenus, notamment à travers des accords avec les centrales syndicales visant à renforcer l’attractivité du service public.
Le gouvernement souligne que cette politique salariale s’inscrit dans une logique de motivation et de fidélisation des agents, tout en cherchant à réduire les écarts entre les catégories. Une stratégie qui, selon Rabat, participe aussi à la modernisation de l’administration et à la stabilité sociale.


