Le placement en détention de Younes “Moulinex” a été ordonné dimanche 23 novembre, après sa comparution devant le parquet. Selon les autorités judiciaires, plusieurs chefs d’accusation pèsent sur le créateur de contenus : traite des êtres humains, exploitation sexuelle, diffusion de contenus prohibés impliquant un mineur, incitation à la débauche, atteinte à la pudeur publique et atteinte à la vie privée. Ces infractions s’inscrivent dans le cadre de l’article 448 du Code marocain de lutte contre la traite des êtres humains, qui prévoit des peines pouvant aller de 20 à 30 ans lorsque les faits concernent un mineur ou un cadre transfrontalier.
L’affaire a éclaté suite à la diffusion de vidéos impliquant Adam Benchakroun et sa mère. Au fil de l’enquête, plusieurs noms sont apparus, dont celui de Naoufal Moussa (Sofia Taloni), résidant en Turquie, et celui de Younes Moulinex, qui aurait interagi avec Adam au Maroc et participé à des directs TikTok en sa présence. Récemment présent à Marrakech, Moulinex a été interpellé afin de clarifier son rôle et son éventuelle implication dans cette affaire complexe.
La mère d’Adam Benchakroun a elle aussi été placée en détention à Assilah après son audition le 15 novembre par la police judiciaire. Elle est poursuivie pour des infractions graves, incluant la traite des êtres humains, la production et diffusion de contenus illicites, la commercialisation de matériel audiovisuel prohibé, ainsi que des atteintes aux mineurs et la propagation de fausses informations.
Lors de l’audience, le magistrat a décidé de séparer les dossiers de la mère et du fils, considérant que les infractions reprochées diffèrent. La mère sera jugée devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Tanger, tandis que Younes “Moulinex” comparaitra devant le tribunal de première instance pour outrage public à la pudeur, atteinte aux bonnes mœurs et production de contenus illicites. Cette distinction vise à traiter chaque implication de manière proportionnée.
À l’origine de l’affaire, une vidéo virale montrait une altercation violente entre la mère, son fils et des voisins à Tanger. Ce dossier, initialement centré sur un conflit de voisinage, a révélé des éléments plus préoccupants : production et diffusion présumée de contenus interdits à domicile, monétisation illégale et exploitation de personnes vulnérables.
Au-delà de la dimension judiciaire, cette affaire soulève des questions cruciales sur la régulation numérique, la protection des mineurs et la responsabilité des créateurs de contenus sur les plateformes sociales. La tenue séparée des procès, incluant les autres tiktokeurs et influenceurs cités, permettra d’établir clairement les responsabilités individuelles tout en mettant en lumière l’urgence d’un encadrement plus strict des contenus diffusés en ligne.
