Towela Nyirenda Jere, directrice de l’Intégration économique à l'Agence de développement de l'Union africaine (ADUA-NEPAD), a abordé, dans une interview accordée à la MAP, la résilience du Maroc et son rôle majeur dans la reprise poste-covid-19 dans le continent africain.

En marge d’une rencontre sous le thème «Vers la TICAD8 : Faire progresser l'intégration économique de l'Afrique dans l'ère post-crise», tenue mardi à Johannesburg, Mme Nyirenda Jere a mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre des politiques d'intégration économique en s’appuyant sur l’expérience de pays leaders comme le Maroc.

Quel rôle échoit au Maroc dans l’intégration économique de l’Afrique ?

Le Maroc est un pays leader dans plusieurs domaines, notamment l’utilisation de la technologie, l’industrialisation et les infrastructures. C’est un modèle pour les autres pays africains.

L’expériences du Royaume en matière de sécurité énergétique peut également bénéficier à l’Afrique. Le pays a, en effet, réalisé des pas géants dans le domaine des énergies renouvelables, faisant de lui une référence sur le continent africain et même dans le monde.

Concernant l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et ses différents projets, programmes et aspirations, le Maroc est un leader en Afrique du Nord en matière de développement du réseau des routes transafricaines qui relient l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne.

Le Maroc dispose également d’infrastructures maritimes très développées, notamment avec les nouveaux ports construits dans différentes régions du Royaumes, accordant au pays un avantage majeur en matière d’industrialisation et de commerce au niveau mondial.

Les chemins de fers constituent également un point fort pour le pays, à la faveur des grands projets qui ont permis d’étendre et de moderniser les services ferroviaires dans le Royaume.

Fort de sa riche expérience dans de nombreux secteurs porteurs, le Maroc peut ainsi aider les pays africains à se doter d’infrastructures de base essentielle au développement économique et social.

Que pensez-vous de la résilience du Maroc face à la crise de Covid-19 ?

Avec la crise sanitaire relative à la covid-19, nous avons observé un passage rapide à la digitalisation et le Maroc est l'un des pays qui a su tirer parti des opportunités offertes grâce à sa très bonne connectivité.

Le Maroc a également su utiliser les avantages de la digitalisation, non seulement en termes de pérennisation et de maintien des activités économiques, mais aussi pour garder en activité durant le confinement des secteurs vitaux tels que l’éducation et la santé.

La gestion de la pandémie a été faite de manière exemplaire, notamment en matière d’achat et de déploiement des vaccins, de production des équipements de protection personnelle, outre les infrastructures qui ont été mises en place au lendemain de cette crise sanitaire.

Il est important de partager l’expertise et l’expérience accumulées par le Royaume dans ce domaine avec les autres pays africains.

Pensez-vous que l’Afrique peut un jour prendre sa destinée en main ?

L’Afrique a un grand potentiel. Je crois en son ingéniosité et sa résilience. Le continent changera certainement, mais nous devrons commencer à écrire son histoire dès maintenant.

Nous sommes capables d’atteindre les aspirations et les objectifs fixés dans le cadre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf), de construire les infrastructures nécessaires et de remédier aux problèmes d’inégalités, de chômage et de pauvreté.

En revanche, les pays africains doivent s’approprier leur histoire et travailler ensemble pour développer un discours qui unit et rassemble, en définissant des objectifs communs.