La production de lait au Maroc a connu une chute vertigineuse depuis 2020, passant de 2,55 milliards de litres à moins de 2 milliards, explique Mohamed Raita. La sécheresse persistante et la fluctuation des prix des matières premières ont durement affecté cette filière, pourtant essentielle à l'économie nationale. Selon Raita, cette baisse est particulièrement marquée dans des régions comme Casablanca-Settat, autrefois des piliers de la production laitière.
Face à ces défis, les usines de transformation continuent de jouer un rôle clé. "Malgré la baisse de consommation, nos usines collectent tout le lait de nos fournisseurs, que nous transformons en poudre pour anticiper la demande future", précise-t-il.
Des mesures d’urgence pour sauver la filière
Pour stabiliser le secteur, le gouvernement a introduit des subventions et augmenté de 30% le prix du lait payé aux éleveurs. Parallèlement, l'importation de génisses vise à recapitaliser le cheptel. Selon Mohamed Raita, "une réforme législative est en cours pour améliorer la gestion du secteur, incluant la santé animale et la traçabilité".
L'exonération de la TVA sur les importations de fourrages dans le cadre du PLF 2025 est également prévue, ainsi que des primes pour les génisses locales et importées, afin d’encourager l'élevage.
Vers une modernisation du secteur laitier
Pour assurer la pérennité du secteur, Maroc Lait mise sur la création d'unités régionales d'encadrement et la promotion de l’insémination artificielle. "La digitalisation de la filière est aussi une priorité", ajoute Raita, qui envisage des études approfondies sur les coûts de production et l’hydroponie.
De son côté, Hssaïn Rahaoui, directeur régional de l’Agriculture de Casablanca-Settat, se montre optimiste. Il rappelle que des efforts sont en cours pour relancer la filière laitière. Plus d’un million de quintaux d’aliments subventionnés ont déjà été distribués pour soutenir les éleveurs.
Des perspectives de redressement malgré les défis
Malgré six années de sécheresse, la crise sanitaire et la hausse des coûts agricoles, le secteur laitier de Casablanca-Settat, qui regroupe 46.000 éleveurs, reste un pilier de l’économie locale. Soutenus par 716 coopératives et 830 centres de collecte, les éleveurs peuvent espérer une relance grâce aux subventions et aux mesures mises en place par l’État.
Le chemin reste semé d'embûches, mais les réformes en cours et les initiatives engagées laissent entrevoir des perspectives encourageantes pour cette filière essentielle à l’économie marocaine.