À quelques encablures du 5 novembre, Donald Trump multiplie les coups d’éclat. Mercredi 30 octobre, il a choisi un camion poubelle comme tribune pour sa riposte. Vêtu d’une chasuble orange, l’ancien président a pris place au volant de l’engin, prêt à répondre à Joe Biden, qui avait qualifié ses partisans d’« ordures » avant de nuancer ses propos. Cette sortie hasardeuse du président démocrate a offert à Trump une occasion en or de reprendre la main.
« Qu’est-ce que vous pensez de mon camion poubelle ? » a lancé Trump aux journalistes, soulignant avec ironie que ce camion était « en l’honneur de Kamala et Joe Biden ». En meeting, il a poursuivi : « Kamala et Joe vous traitent d’ordures, moi je vous vois comme l’âme de l’Amérique. » En misant sur un geste percutant, Trump cherche à s’affirmer comme le défenseur des Américains ordinaires et à mobiliser les indécis dans les États-clés.
As Americans are
outraged by someone at his rally who compared Puerto Rico to garbage,
Trump thought it would be cute to take questions from a gigantic garbage
truck pic.twitter.com/pjMYRO2vqA
Un terrain de campagne envenimé
La gaffe de Biden a été exploitée à fond par Trump, mais elle n’est pas le seul élément de cette controverse. Le camp Trump a lui-même été impliqué dans un scandale récent : lors d’un rassemblement au Madison Square Garden, l’humoriste Tony Hinchcliffe, soutien de l’ancien président, a qualifié Porto Rico d’« île flottante d’ordures ». Ces propos ont suscité l’indignation, forçant Trump à désavouer cette sortie.
La Maison-Blanche n’a pas tardé à réagir. Karine Jean-Pierre, porte-parole de Biden, a précisé que le président ne visait pas directement les électeurs de Trump, mais dénonçait plutôt une « rhétorique haineuse » qui accentue les fractures nationales. De son côté, Kamala Harris a tenté d’apaiser les tensions en affirmant qu’elle « n’acceptait aucune attaque contre des citoyens pour leurs choix électoraux ».
Un appel à l’unité en réponse au clivage
Kamala Harris, en campagne en Caroline du Nord, a cherché à contraster avec la stratégie de Trump, prônant un message d’unité. Elle a appelé les Américains à « se serrer les coudes » au lieu de « se pointer du doigt », tentant de rallier les électeurs en jouant la carte du rassemblement.
La course à la Maison-Blanche s’intensifie alors que chaque déclaration est soigneusement analysée. À moins d’une semaine du scrutin, les candidats sont au coude-à-coude et cette campagne reste marquée par une tension palpable, rendant chaque geste et chaque mot décisif pour l’issue de l’élection.