Le général Joseph Aoun a été élu président du Liban par le Parlement, mettant fin à une vacance institutionnelle qui durait depuis plus de deux ans. Avec 99 voix sur 128 lors de la seconde session de vote, il a largement dépassé le seuil requis pour succéder à Michel Aoun, son prédécesseur et cousin.
Cette élection intervient dans un climat de crise économique et politique sans précédent. Pour le Liban, qui lutte pour sa stabilité, l’arrivée d’un militaire à la tête de l’État reflète une tradition historique. Joseph Aoun devient ainsi le cinquième commandant de l’armée libanaise à accéder à la présidence, après des figures comme Fouad Chehab ou Michel Sleiman.
Né le 10 janvier 1964 à Sin el-Fil, Joseph Aoun a intégré l’armée en 1983, avant de gravir les échelons grâce à des missions stratégiques. Diplômé de l’Académie militaire libanaise, il a dirigé la 9e brigade d’infanterie et a joué un rôle central dans des opérations majeures, notamment la bataille de Fajr al-Jouroud en 2017, qui a permis de chasser Daech et le Front al-Nosra des frontières syro-libanaises.
Ce parcours exemplaire lui a valu un large soutien international, notamment de la France et des États-Unis, qui voient en lui un stabilisateur capable de ramener un semblant d’ordre dans un pays en pleine débâcle économique.
L’élection de Joseph Aoun suscite des attentes considérables, tant sur le plan national qu’international. Avec une réputation d’intégrité et de pragmatisme, il incarne l’espoir d’une gouvernance plus efficace. Parmi les priorités : la réforme du secteur bancaire, l’amélioration des relations diplomatiques et la gestion de l’aide internationale, conditionnée à des réformes profondes.
Polyglotte maîtrisant l’arabe, le français et l’anglais, Joseph Aoun dispose d’atouts pour naviguer dans un paysage diplomatique complexe. Pour les analystes, son élection pourrait marquer un retour à une gestion plus rigoureuse et poser les bases d’un redressement tant attendu pour le Liban.