Lors d’une réunion exceptionnelle du Conseil suprême de sécurité, c’est le chef d’état-major Saïd Chengriha qui a pris la présidence. Une première qui a immédiatement relancé les interrogations. Où était Tebboune ? Officiellement malade ? Simple repos forcé ? Le régime a tenté de meubler le vide avec quelques clichés datés, sans fournir la moindre vidéo récente. Une stratégie qui n’a fait qu’attiser les doutes.
La rencontre sécuritaire s’est concentrée sur le Sahel, où le retrait des forces internationales au Mali laisse un vide que les groupes armés s’empressent d’occuper. L’armée algérienne prévoit un redéploiement progressif à Tamanrasset et In Guezzam, avec renforcement des bases avancées et usage accru de drones. À l’Est, la frontière libyenne reste au cœur des inquiétudes : un corridor de contrebande où circulent armes et milices.
Alger justifie ces manœuvres par la « protection du territoire ». Mais dans les chancelleries, on y voit surtout une stratégie d’expansion. Un diplomate européen évoque un plan pour « transformer le nord du Mali en zone d’influence sécuritaire » algérienne. Un autre, ouest-africain, va plus loin : « Si Bamako s’effondre, Alger administrera de facto certaines régions, sous couvert de lutte antiterroriste. »
Pendant que les généraux tracent leurs cartes, les Algériens s’interrogent. Le vide présidentiel nourrit rumeurs et sarcasmes. Santé fragile ? Marginalisation politique ? Ou simple disparition médiatique ? Chaque photo de Tebboune devient un événement, chaque silence officiel une confirmation que le pouvoir réel se déplace ailleurs.
Au fond, la vraie question n’est peut-être plus « où est Tebboune ? », mais plutôt : est-il encore aux commandes d’un pays qui, visiblement, se gère désormais en uniforme plus qu’en costume-cravate ?