Depuis la diffusion du clip TACH du rappeur marocain Draganov, qui a dépassé les huit millions de vues, une controverse enfle en Algérie. Plusieurs pages sur les réseaux sociaux, reprenant le style visuel de médias locaux, ont affirmé que le ministère de la Culture avait suspendu la carte professionnelle d’artiste de Mohamed Khassani pour avoir participé au tournage. Mais ni le ministère ni le Conseil national des arts et des lettres, seul habilité à délivrer ou retirer ce document, n’ont confirmé l’information.
Malgré l’absence d’annonce officielle, la rumeur a provoqué une vague de réactions. Certains internautes algériens ont vu dans la danse de Khassani une atteinte à « l’image de l’homme algérien », allant jusqu’à le surnommer « danseur des Marocains ». De l’autre côté de la frontière, médias et pages culturelles marocaines ont souligné qu’une simple performance artistique suffisait à raviver des tensions latentes entre les deux pays.
Plusieurs voix du milieu culturel se sont élevées pour soutenir Khassani. Parmi elles, l’artiste Raja Meziane ou encore le rappeur Reda City 16, qui dénoncent une polémique démesurée. Khassani, lui, a pris la parole sur Instagram pour rappeler que « l’art est un message noble », publiant côte à côte les drapeaux algérien et marocain. Draganov, de son côté, a défendu son choix d’inviter le danseur comme un hommage aux liens culturels partagés, rappelant que le raï fait partie intégrante de son univers musical.
Cette affaire illustre combien la musique et la danse, censées incarner l’expression libre, restent des terrains sensibles au Maghreb. Un simple clip festif a suffi à déclencher un débat sur l’identité, l’art et la place des artistes dans un espace marqué par des tensions politiques récurrentes.