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Fraudes aux entreprises fictives : La DGI serre l’étau sur un vaste réseau de manipulation fiscale

Par EL BARHRASSI Meryem -le

Fraudes aux entreprises fictives : La DGI serre l’étau sur un vaste réseau de manipulation fiscale
Face à la prolifération des cessions frauduleuses d’entreprises sans activité réelle, la Direction générale des impôts (DGI) a lancé une vaste opération d’audit. Objectif : traquer les montages douteux utilisés pour des prêts bancaires, des visas ou des transactions illégales. Comptables véreux, sociétés fantômes et faux bilans… Plongée dans un système bien rodé.

La DGI a déclenché une série de contrôles fiscaux ciblant les entreprises récemment cédées. Derrière ces transactions, un réseau d’intermédiaires profite de la méconnaissance de certains entrepreneurs pour revendre des sociétés en difficulté. Comptables et “marchands d’entreprises” jouent un rôle clé dans ce système. Contre des commissions pouvant atteindre 30 000 dirhams, ils facilitent la cession de structures sans activité réelle.

 

Ces sociétés sont ensuite utilisées pour des opérations frauduleuses : demandes de crédits bancaires, obtention de visas ou encore import-export fictif. Certaines sont artificiellement valorisées grâce à des transactions fictives et des bilans maquillés pour séduire de potentiels acquéreurs, qui découvrent trop tard les dettes cachées et les risques juridiques.

 

Une fraude qui touche aussi la sécurité sociale

 

L’enquête ne se limite pas aux services fiscaux. La DGI a partagé des informations cruciales avec la CNSS, qui doit vérifier l’authenticité des salariés déclarés par ces entreprises. Beaucoup affichent un effectif gonflé pour justifier des flux financiers suspects ou simuler une activité économique crédible.

 

Par ailleurs, les nouveaux propriétaires de ces sociétés se retrouvent parfois pris au piège. En rachetant une entreprise en apparence saine, ils découvrent des dettes non déclarées : chèques impayés, crédits dissimulés, comptes bancaires gelés… Un engrenage qui les mène vers des contentieux avec l’administration fiscale, les banques et les douanes.

 

Un système rodé pour contourner les contrôles

 

Les failles du système ont longtemps facilité ces manœuvres. Les inspecteurs de la DGI peinent parfois à localiser les sièges sociaux de ces sociétés fantômes. Elles servent pourtant à justifier des dépenses fictives, produire de faux documents et monter des dossiers de prêts frauduleux.

 

Les investigations en cours révèlent aussi l’implication de réseaux organisés, spécialisés dans la revente de sociétés dormantes. Une fois modifiées dans les registres commerciaux, elles deviennent des outils de fraude : fausses factures, importations suspectes, attestations falsifiées… Certaines servent même à générer des contrats de travail fictifs pour faciliter l’obtention de visas.

 

Consciente de l’ampleur du phénomène, la DGI veut renforcer ses moyens de contrôle et de recouvrement. L’objectif est double : démanteler ces circuits parallèles et sécuriser les transactions commerciales légitimes. En multipliant les audits de terrain et les recoupements de données, l’administration fiscale entend bien refermer le piège sur ces réseaux.


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