Trois semaines après le rappel de l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet n’a toujours pas repris son poste. Interrogé ce mardi sur RTL, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a affirmé que la situation diplomatique entre les deux pays “reste bloquée”, estimant que “la responsabilité en revient aux autorités algériennes”.
La crise s’est ouverte mi-avril, lorsque Paris a expulsé douze agents consulaires et diplomatiques algériens, en représailles à une mesure similaire décidée par Alger. Un échange de sanctions qui a replongé les relations franco-algériennes dans une nouvelle phase de tension.
Le cas Boualem Sansal ravive les crispations
Outre les expulsions réciproques, l’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu puis hospitalisé en Algérie, est venue alourdir le climat. Jean-Noël Barrot a qualifié la situation de l’auteur octogénaire de “très difficile” et appelé Alger à “faire preuve d’humanité” à son égard.
“Un homme de 80 ans, éloigné de ses amis”, a-t-il souligné, en appelant à un geste des autorités algériennes. Ce cas personnel est devenu un symbole de la tension actuelle, alimentée également par la question migratoire.
L’OQTF, nouveau nœud de discorde
La question des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) reste une autre pomme de discorde. Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a à plusieurs reprises brandi le sujet comme un point de pression diplomatique, ce qui a contribué à aggraver les crispations.
Jean-Noël Barrot a lancé un avertissement politique : “Nous avons intérêt à ne pas faire de l’Algérie un sujet de politique intérieure.” Selon lui, seule une relation “équilibrée” permet d’obtenir des résultats concrets, notamment en matière migratoire.