Selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage est passé de 13,7 % à 13,3 % entre les premiers trimestres de 2024 et 2025. Une évolution qui s’appuie sur la création nette de 282.000 postes, dont 285.000 en milieu urbain. En revanche, le monde rural a perdu 3.000 emplois, notamment en raison de la contre-performance du secteur agricole, qui enregistre une baisse de 72.000 postes.
Tous les autres secteurs progressent. Les services arrivent en tête avec 216.000 emplois supplémentaires, suivis par l’industrie (83.000) et le BTP (52.000). En parallèle, l’emploi rémunéré connaît un bond de 319.000 postes, pendant que les emplois non rémunérés reculent de 37.000.
Baisse du chômage… mais montée du sous-emploi
La baisse du chômage se concentre en milieu urbain, où le taux recule d’un point à 16,6 %. En revanche, le monde rural voit son taux grimper à 7,3 %, sous l’effet direct de la crise agricole. Le nombre total de chômeurs diminue légèrement de 15.000 personnes, atteignant 1.630.000 au niveau national.
Mais cette dynamique est nuancée par une forte hausse du sous-emploi, qui concerne désormais 1.254.000 personnes, soit un taux national de 11,8 % (+1,5 point). Ce phénomène touche davantage les zones rurales, où il passe de 12,5 % à 14,8 %, contre une hausse plus modérée en milieu urbain (de 9 % à 10 %).
Les jeunes et les régions en difficulté
La situation reste particulièrement critique chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, dont le taux de chômage atteint 37,7 % (+1,8 point). À l’inverse, une baisse est enregistrée chez les plus de 45 ans, à 3,9 %. Les diplômés voient également une amélioration, avec un taux de chômage global en recul de 0,9 point à 19,4 %, notamment chez les techniciens et cadres moyens (-3,9 points).
Géographiquement, cinq régions concentrent 72 % de la population active : Casablanca-Settat (22,3 %), Rabat-Salé-Kénitra (13,2 %), Marrakech-Safi (13 %), Fès-Meknès (11,9 %) et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (11,7 %). En matière de chômage, c’est l’Oriental qui affiche le taux le plus élevé avec 25,2 %, suivi des régions du Sud (23,8 %). À l’opposé, Drâa-Tafilalet, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma restent en dessous de la moyenne nationale.