La ville de Casablanca s’apprête à vivre un Aïd al-Adha sans précédent. Les abattoirs municipaux, gérés par Casablanca Prestations, resteront portes closes les 10 et 11 Dhou al-Hijja, soit les deux jours consacrés à la fête du sacrifice. Une décision qui rompt avec les habitudes bien ancrées des années précédentes, où un dispositif spécial permettait aux habitants d’accéder aux services de bouchers agréés dans le cadre du rituel.
La mesure s’inscrit dans le sillage de l’Appel Royal formulé en février dernier. Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, avait alors relayé une Recommandation Royale invitant les Marocains à faire preuve de solidarité et de retenue, en renonçant à l’immolation du mouton face à une conjoncture économique difficile.
Un service suspendu… mais avant et après, la continuité assurée
Dans un communiqué diffusé récemment, Casablanca Prestations a tenté de rassurer les usagers. La société délégataire a insisté sur le fait que les abattoirs fonctionneront normalement avant et après les deux jours fériés. L’approvisionnement en viande rouge, selon la même source, ne connaîtra pas d’interruption.
Contactée pour clarification, la direction de Casa Prestations a confirmé que le service ne sera interrompu que durant les deux jours officiels de l’Aïd. Mais à bien lire entre les lignes, cela signifie aussi qu’aucune alternative ne sera proposée aux citoyens souhaitant accomplir le sacrifice rituel dans un cadre encadré.
Cette fermeture exceptionnelle marque un tournant dans les pratiques liées à l’Aïd au Maroc. Elle illustre un effort d’adaptation aux réalités économiques du pays, tout en appelant à une redéfinition des priorités sociales. Le message envoyé est clair : l’esprit de solidarité doit primer sur la tradition.